Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a mis en garde mardi contre "le localisme" prôné par le Rassemblement national qui peut finir "par le racisme", à quelques heures de la présentation par Marine Le Pen d'un contre-projet de référendum sur l'écologie.
"Sur l'écologie, recycler le plastique c'est merveilleux mais recycler des vieilles lunes ce n'est pas la solution", a ironisé le garde des Sceaux sur Europe 1. "Mme Le Pen, en réalité, pour régler les questions environnementales, elle veut des solutions locales, elle n'a rien inventé puisque Julien Denormandie (le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, ndlr) a déjà fait un site fraisetlocal.fr qui prône le local".
Mais "le local ce n'est qu'une solution parmi tant d'autres, c'est une vision microscopique des problèmes environnementaux", a ajouté le ministre, citant notamment l'impact environnemental des vidéos en streaming qui "génèrent plus de gaz à effet de serre que l'Espagne toute entière".
"En réalité on sent là l'ADN du Rassemblement national, c'est l'autarcie, le repli sur soi, la fermeture, la xénophobie n'est jamais très loin de tout ça. Ça commence par le localisme, ça finit par le racisme", a ajouté M. Dupond-Moretti.
La présidente du Rassemblement national doit présenter dans la matinée un "contre-projet de référendum" en quinze questions sur l'écologie, à l'occasion du début de l'examen à l'Assemblée nationale du projet de loi intégrant la protection de l'environnement dans la Constitution, via un référendum.
En vue de l'élection présidentielle de 2022, la cheffe de la formation d'extrême droite entend davantage parler d'environnement que son père, sur un mode très identitaire et civilisationnel, prônant le "localisme" en opposition au "globalisme".