Ecologie: la "radicalité programmée" de Hulot face au "gradualisme" de Macron

Nicolas Hulot réclame une "radicalité programmée" pour l'écologie, Emmanuel Macron une approche "graduelle, pour embarquer les gens". Deux approches que le président et son ancien ministre de l'Environnement ont exprimées vendredi à Marseille peu avant le début du Congrès de la nature.

Le chef de l'Etat venait de retrouver celui qui avait claqué avec fracas la porte du gouvernement en 2018 lors d'une sortie au large sur le voilier de l'ONG Expédition 7e Continent, pour discuter du fléau des plastiques dans l'océan, aux côtés notamment de l'actuelle ministre Barbara Pompili.

Si leurs retrouvailles étaient cordiales et consensuelles sur ce sujet, l'ex-ministre a ensuite critiqué l'action de l'exécutif sur la biodiversité, le sujet du Congrès de l'UICN.

"Il faut changer totalement d'échelle" car "le sujet n'a pas été traité à sa juste mesure jusqu'à présent", a-t-il dit devant des journalistes.

"Il faut une radicalité programmée. Je demande avec tous les acteurs de la biodiversité, un électrochoc. Actuellement dans le plan de relance, 0,25% sont consacrés à la biodiversité, c'est largement insuffisant. Il faut un calendrier beaucoup plus serré sur la réduction des pesticides", y compris au niveau européen, a conclu le militant de l'environnement.

Interrogé juste après par la presse, le président a refusé tout discours "catastrophiste".

"Tous ces sujets sont des sujets de transition. Et les transitions, elles sont graduelles. Et le gradualisme n'est possible, pour embarquer tout le monde, que si on sait dire quand on bloque mais aussi reconnaître les pas faits dans la bonne direction. Sinon on désespère tout le monde !", s'est-il écrié.

"Je n'achète pas du tout le discours du catastrophisme et du +y a jamais rien qui est fait+, c'est pas vrai", a ajouté le chef de l'Etat, face à ceux qui critiquent son manque d'action sur le plan écologique.

Quant aux 0,25% de fonds consacrés à la biodiversité que prévoirait le plan de relance, le président a contredit l'affirmation de son ex-ministre.

"C'est beaucoup plus", a-t-il assuré. "Je vais lui envoyer tous les détails et je vais demander à Barbara Pompili de lui donner ! Car le plan protéines et le plan de mécanisation de l'agriculture, c'est pour la biodiversité", a-t-il répliqué.

"On ne peut pas demander aux agriculteurs dont les revenus sont modestes de faire un changement rapide si on ne les accompagne pas. On a tous appris de la logique de confrontation qui ne mène à rien. Il faut faire ensemble. Mais je suis d'accord qu'il faut aller plus loin", a enchaîné le président.

La réduction des pesticides est l'un des sujets de discorde entre les deux hommes qui avait poussé Nicolas Hulot à démissionner en août 2018.

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