L'eurodéputé vert Yannick Jadot et le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ont débattu avec passion sur l'écologie jeudi soir sur France2, confrontant leurs "deux modèles de société", sur l'économie, le nucléaire ou la laïcité, en se coupant souvent la parole et parlant en même temps.
"Vous faites de l'écologie un sujet de communication", a lancé M. Jadot, candidat potentiel pour 2022, au ministre dans l'émission politique "Vous avez la parole". "Vous êtes les spécialistes de la division" et "les maires Verts sont dans l'incapacité de faire preuve de sérieux", lui a rétorqué M. Le Maire, ajoutant: "l'écologie ne vous appartient pas".
"Les tribunaux ont condamné l'Etat français pour inaction sur le climat", a rappelé l'écologiste, en reconnaissant que les Verts "ne sont pas les rois de la com" après les récentes polémiques sur le sapin de Noël, le Tour de France ou l'aérien. Mais les Verts, a ironisé M. Jadot, n'ont "pas à leur disposition les spécialises de la communication", comme le président Emmanuel Macron avec son initiative "Make our planet great again" en 2017.
Chacun des deux hommes a défendu son "modèle de société", sur l'économie notamment, M. Le Maire estimant que "ce n'est pas responsable de laisser filer la dette comme vous le proposez".
"Où trouverez-vous l'argent pour vos investissements?", a-t-il demandé à M. Jadot. "On remet l'ISF et on remet la fiscalité sur le capital", a répondu M. Jadot. "Ce n'est pas faisant payer les riches que vous permettrez aux Français de mieux vivre", a répliqué M. Le Maire.
Autres sujet de discorde, le nucléaire, "une chance pour la France", selon le ministre. "L'EDF s'effondre à cause du nucléaire", a soutenu M. Jadot, réaffirmant la volonté de son parti, EELV de supprimer le nucléaire "d'ici 15 à 20 ans" et le remplacer par "100 % d'énergies renouvelables".
La question de la laïcité a également fait l'objet d'une passe d'armes entre deux hommes, notamment au sujet de la mosquée de Strasbourg, le ministre accusant la mairie EELV de la ville de subventionner la confédération islamique Millî Görüs, qui a refusé de signer la charte de la laïcité.
Interrogé sur la primaire EELV, prévue en septembre, M. Jadot, qui réunit samedi à Paris les différents partis de gauche "pour commencer un travail collectif" en vue de 2022, a affirmé qu'il pourrait y participer si "elle était un levier pour le rassemblement". Mais "si c'est un obstacle, il faudra avoir l'intelligence collective de se poser la question de cette primaire".