La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, a estimé dimanche qu'"aucun budget", pas même le sien, n'était "sanctuarisé", alors que le gouvernement Bayrou vise 40 milliards d'euros d'économies pour réduire le déficit public en 2026.
"Lorsqu'on fait 40 milliards d'euros d'économies, aucun budget n'est sanctuarisé, aucun, aucun", a insisté la ministre, interrogée sur la défense des crédits de son ministère, sur la chaîne d'information Franceinfo.
La ministre a considéré comme "essentiel de prendre sa part des efforts", compte tenu du fait que les intérêts de la dette publique "sont en train d'exploser" et que l'argent dépensé pour payer les créanciers du pays, "c'est de l'argent qu'on ne consacre pas aux services publics".
Mais "la dette financière n'efface pas la dette écologique", a-t-elle souligné, indiquant qu'un euro investi dans l'adaptation au changement climatique et son anticipation représentait "huit euros de dommages évités".
Elle a donc estimé qu'il fallait chercher des financements ailleurs que dans le budget, en mobilisant davantage la Caisse des dépôts, dont elle a obtenu deux milliards d'euros, ou en allant "chercher les financements européens", pour lesquels "le compte n'y est pas", ou des financements privés. Il faut utiliser davantage les leviers que représentent les crédits carbone et les certificats d'économies d'énergie (CEE), a-t-elle notamment indiqué.
Le ministre de l'Économie Éric Lombard a annoncé à la mi-avril "un effort supplémentaire" de 40 milliards d'euros d'économies de dépenses et de recettes supplémentaires pour le budget 2026, pour atteindre son objectif de déficit public de 4,6% du produit intérieur brut en 2026.
Pour 2025, le pays s'est déjà doté d'un budget prévoyant une cinquantaine de milliards d'euros d'efforts, renforcé par cinq milliards supplémentaires puisés dans des crédits mis en réserve.