"Conférence de consensus", rupture avec "l'apprentissage intensif et l'évaluation permanente": Yannick Jadot a présenté lundi son programme pour un "grand projet de réconciliation autour de l'école" avec la création de 65.000 postes d'enseignants.
Le candidat écologiste a déploré, dans une conférence de presse, que l'école ait été "maltraitée" durant le quinquennat écoulé, notamment durant la crise de Covid-19, et que ce sujet "essentiel" soit "un élément ignoré dans cette campagne".
Il a récusé ceux qui à droite et l'extrême droite ont une "vision sur papier sépia" d'un "pseudo âge d'or" de l'école, et celle du pouvoir actuel visant à faire "de chaque établissement une start-up" gérée "sur des critères de compétition".
M. Jadot a proposé de remettre à plat les questions de programmes, de rythmes scolaires, de mixité sociale à l'école etc. au travers d'une "conférence de consensus" réunissant tous les acteurs, rompant avec la culture d'affrontement qui prévaut souvent en France sur l'école. "Il faut apaiser toutes les tensions" sur ces questions, a-t-il plaidé.
Le candidat a souhaité notamment "rompre avec une culture de l'apprentissage intensif et de l'évaluation permanente", en soulignant qu'en France 73% du temps de scolarité obligatoire était consacré aux disciplines dites "fondamentales", contre 50% en Europe.
Son projet prévoit pour cela de valoriser davantage pour tous les élèves des "apprentissages pratiques dont notre société à besoin": jardinage, bricolage, cuisine...
Il souhaite également une "plus grande autonomie pédagogique locale", et sortir des "évaluations formatées venues du ministère".
L'accent est également mis sur la mixité sociale dans les établissements, sur le modèle de la loi SRU visant à encourager le logement social dans les communes.
Le candidat a confirmé qu'il entendait créer 65.000 postes d'enseignants, en particulier pour les maternelles ou pourvoir les remplacements. Son programme confirme aussi son souhait d'augmenter les salaires des enseignants de 20% sur la durée du quinquennat.
Le coût de ces mesures est évalué à 4,5 milliards d'euros par an, un montant prévu dans le chiffrage global du programme écologiste.
Interrogé sur ses déclarations à La Croix la semaine dernière dans lesquelles il n'excluait pas "réduire la durée des vacances" scolaires et de "revoir les obligations de service des enseignants", il a confirmé qu'il ne s'agissait en aucun cas "d'augmenter la charge de travail des enseignants".