Eau d'Ile-de-France: l'offre de Veolia proposée aux communes adhérentes qui doivent encore voter

La direction du Sedif a proposé jeudi à ses adhérents de retenir l'offre de Veolia pour gérer le contrat de l'eau en Ile-de-France (hors Paris) pour les douze prochaines années (2025-2036), un choix qui doit encore faire l'objet d'un vote des représentants des 133 communes concernées à la mi-journée.

"L'offre de Veolia présente un net avantage d'un point de vue tarifaire" (sur la part délégataire, qui représente 20% du prix de l'eau) par rapport à celle de son rival Suez, estime notamment la direction du Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) dans son dossier de presse.

Cette offre de Veolia lui est également apparue comme "plus performante" sur le plan des "travaux OIBP" (Osmose inverse basse pression), une technologie de filtration et de purification de l'eau, dont le Sedif souhaite équiper ses usines.

La procédure d'appel d'offres de ce marché de quatre milliards d'euros a connu son lot de péripéties judiciaires, toujours en cours, Suez contestant la décision du Sedif de reprendre la procédure après un bug informatique, un contentieux sur lequel se penchera lundi le Conseil d'Etat après le rejet d'un premier recours.

Le combat pour ce marché, véritable vitrine technologique et l'un des plus importants du genre en Europe, a été marqué au printemps dernier par un bug informatique qui a fait atterrir chez Veolia des documents confidentiels destinés à son concurrent Suez.

La procédure avait alors été gelée plusieurs mois, après cet incident intervenu sur la plateforme informatique du Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif).

Après six mois d'incertitude, le Sedif a décidé in fine en octobre de poursuivre l'instruction sur la base des offres reçues avant l'incident, invoquant une décision du Conseil d'État de 2017 liée au marché des transports publics de Lille.

Cette décision de poursuivre l'instruction a été contestée en justice par Suez, finalement débouté fin novembre par le tribunal administratif de Paris.

Suez a décidé de poursuivre la contestation sur le terrain judiciaire par un pourvoi en cassation devant le Conseil d'Etat, qui sera examiné lundi, selon une source proche du dossier. La plus haute juridiction administrative ne rendra pas sa décision ce jour-là, mais les préconisations du rapporteur public donneront une première indication.

Le Sedif a encore assuré jeudi qu'il attendra la décision du Conseil d'État pour signer le contrat "avec le soumissionnaire approuvé par le Comité si cette décision le permet".

ngu/uh/eb