Dunkerque: casseroles et tensions pour la venue de Macron

Entre 200 et 300 manifestants, parfois munis de casseroles, ont manifesté vendredi dans le centre-ville de Dunkerque contre la venue d'Emmanuel Macron, tentant pour certains d'approcher le chef de l'Etat, un rassemblement émaillé de tensions avec les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.

Au moment où le cortège présidentiel arrivait vers 15H30 sur le site d'Aluminium Dunkerque, à plus de 20 km de là, les manifestants tapaient sur des casseroles sur une place du centre-ville, autour d'un chamboule-tout composé de boîtes de conserves couvertes de dessins de ministres et du président de la République.

Des centaines de policiers ont été mobilisés pour sécuriser cette visite du président à Dunkerque, avec plusieurs ministres, pour illustrer sa stratégie de "réindustrialisation" et évoquer l'implantation d'une usine du groupe ProLogium de batteries électriques, la quatrième de ce type à s'installer dans les Hauts-de-France, qui doit générer 3.000 emplois directs et 12.000 indirects.

Le chef de l'Etat a rejoint en fin d'après-midi le siège de la Communauté urbaine de Dunkerque (CUD), situé à environ 500 mètres de la manifestation.

Des policiers se sont postés devant les portes de plusieurs immeubles privés aux alentours du bâtiment, a constaté une journaliste de l'AFP. Les rues adjacentes étaient bloquées par un cordon de police

"Nous aussi on va passer en force", ont scandé plusieurs manifestants. Certains ont tenté de forcer à pied le barrage policier, mais ils ont été repoussés par une charge et des coups de matraque.

Un groupe de manifestants a par ailleurs formé un cortège sauvage dans le centre-ville, sans parvenir à s'approcher du siège de la CUD. Au moins quatre personnes ont été interpellées, a constaté une journaliste de l'AFP. Contactée, la préfecture n'était pas en mesure de confirmer ou infirmer ce chiffre.

"On veut continuer à exprimer notre colère sur ce qui nous préoccupe: la réforme des retraites, l'emploi, la santé. Aujourd'hui, on est en train de fermer 45 lits à l'hôpital maritime de Zuydcoote", a déploré Christelle Veignie, secrétaire générale de l'UL CGT de Dunkerque.

En veste de travail et casque sur la tête, des salariés de Valdunes, dernier fabricant de roues de trains récemment lâché par son actionnaire chinois, sont eux venus montrer "qu'ils ne veulent pas mourir comme ça", a expliqué à l'AFP Olivier Bournisien, responsable méthode au sein de la forge.

Si l'ouverture d'une gigafactory reste "une bonne nouvelle", "nous, on veut défendre les emplois qui sont déjà sur site", a-t-il dit, regrettant le déclin successif, dans le Nord, "du textile, puis de la sidérurgie". "Après ce sera quoi ? Les batteries, ça sera peut-être 20 ans, et après ils arrêteront", a-t-il alerté.

Cathy Dondeyne, manifestante de 52 ans, qui travaille à la Caisse d'allocation familiales, était présente pour "continuer la lutte contre la réforme des retraites". "Macron va continuer à enfoncer le droit du travail et à faire sa politique de capitaliste", a-t-elle critiqué.