Données privées: l'association Aides appelle à boycotter Grindr

L'association française de lutte contre le sida Aides appelle à boycotter l'application de rencontres homosexuelles Grindr, qui a laissé des entreprises tierces accéder à des données privées de ses utilisateurs, dont leur statut VIH.

"Aides appelle au boycott total de Grindr, et invite les utilisateurs actuels à changer d'application", écrit l'association dans un communiqué publié mardi.

En tête de son communiqué, Aides utilise le mot-clé #DeleteGrindr ("Supprimez Grindr"), qui se répand sur Twitter depuis les premières critiques qui visent l'application.

"Les entreprises qui font leur beurre sur la sexualité de leurs clients se doivent a minima d'être exemplaires. Exemplaires sur la protection des données de leurs clients ET sur les enjeux évidents de prévention et de santé publique", accuse Aides.

Grindr, groupe américain qui revendique 3,6 millions d'usagers actifs quotidiens, a admis que des entreprises chargées de tester son application avaient pu accéder à des données personnelles des utilisateurs, sous le sceau de la confidentialité.

Parmi les données que les utilisateurs peuvent indiquer sur l'application figure leur statut sérologique, c'est-à-dire le fait de savoir s'ils sont séropositifs, et la date de leur dernier test.

"Allez savoir pourquoi, nous ne sommes même pas surpris. Cela fait des années que nous essayons en vain d'obtenir de Grindr l'autorisation de mener des actions de prévention sur leur application", poursuit Aides.

"Nous dénonçons depuis plusieurs années les dangers de la privatisation de la prévention: l'exemple de Grindr nous montre que le modèle intégré de l'entreprise responsable est un leurre", conclut l'association française.

De son côté, SOS Homophobie demande à la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) "de faire toute la lumière sur ce cas de violation potentielle de la confidentialité des données à caractère personnel et sur les risques pesant sur la vie privée des utilisateurs", selon un communiqué de l'association.

Cette polémique intervient alors que Facebook est cloué au pilori depuis plus de deux semaines, accusé de n'avoir pas protégé les données de plus de 50 millions d'utilisateurs. Ces données ont fini, via une application tierce, entre les mains d'une société de conseil, Cambridge Analytica, qui les aurait utilisées à des fins politiques.

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