Le philosophe Dominique Bourg, qui présidait jusqu'ici le conseil scientifique de la Fondation Hulot, a annoncé vendredi son entrée en politique, au côté de Delphine Batho.
M. Bourg a dit sur France Inter qu'il présenterait "très probablement" une liste pour les élections européennes de mai avec l'ex-ministre de l'Écologie et députée Delphine Batho.
Ce spécialiste de l'environnement quitte ainsi la Fondation pour la nature et l'homme (ex-Fondation Hulot), qui est une organisation apolitique.
"Je vais m'engager au côté de Delphine Batho, qui va publier début janvier un manifeste pour +une écologie intégrale+", a expliqué le professeur à l'université de Lausanne, se félicitant que "le livre de Delphine propose une recomposition du paysage politique".
Avec elle, "on a une personnalité politique qui a été ministre de l'environnement, sous François Hollande, et qui a été congédiée - ce qui est un sceau d'authenticité absolument génial - tout simplement parce qu'elle croyait à la cause environnementale (...) Une des raisons pour lesquelles on ne réussit jamais, c'est que ça passe toujours au second plan!"
La liste pour les européennes aura l'étiquette Génération écologie, que Delphine Batho préside désormais après avoir quitté le PS en mai. "Ce sont des élections dans lesquelles on peut débattre d'idées", s'est-il réjoui.
Début novembre, la députée des Deux-Sèvres, qui prône une écologie "indépendante du vieux système partisan", avait déclaré que "la seule liste nécessaire serait conduite par Nicolas Hulot".
Mais l'intéressé a écarté toute ambition politique sur France 2 jeudi soir, renouvelant en revanche son engagement au sein de la société civile.
"Je trouve que c'est très très important", a commenté M. Bourg, qui était dans le public de "l'Emission politique": "les partis politiques c'est une chose, mais on a besoin à l'arrière-plan d'un mouvement citoyen, d'un laboratoire d'idées et d'expériences (...) Les formations politiques ont été réduites à des écuries sans programme. La vie politique ne peut pas continuer de cette manière".
Revenant sur le parcours ministériel de son ami, le philosophe a estimé qu'"il était un peu à contre-emploi, très mal à l'aise": "exercer des fonctions où on est contrecarré tous les jours, où on n'arrive à rien faire avancer alors qu'on a une conscience très aigüe de la situation, c'est vous placer dans un contexte de dissonance cognitive maximale (...) il a fini par exploser".