Domaine de Grignon: plus de 200 opposants manifestent à Paris

"Notre blé vaut plus que le vôtre": plus de 200 personnes, étudiants, agronomes, syndicalistes et élus, ont manifesté jeudi près du ministère de l'Agriculture contre la vente du domaine de Grignon, berceau de l'agronomie française, au promoteur Altarea Cogedim.

"L'agriculture, ça s'apprend dans la nature" ou encore "Altera laisse béton", proclamaient des pancartes brandies par des étudiants, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le domaine de Grignon, qui forme des agronomes depuis 200 ans, abrite l'école d'ingénieurs agronomes AgroParisTech et des chercheurs. Mais l'école doit déménager pour rejoindre le grand pôle scientifique Paris-Saclay en 2022.

Pour lui succéder sur le site, l'Etat a retenu le projet d'Altarea Cogedim, qui était en concurrence notamment avec le projet alternatif "Grignon 2026", porté par une association d'anciens élèves de l'école et soutenu par la communauté de communes Coeur d'Yvelines.

"On s'est battu contre le projet de vente au PSG (en 2016), on continuera à le faire contre les promoteurs", a déclaré Mathieu Baron, délégué général de Grignon 2026.

"Il est encore temps de lever le stylo", a-t-il dit à l'adresse du ministère de l'Agriculture, qui devait signer jeudi un compromis de vente avec Altarea, "repoussé au 31 décembre".

Le site comprend un château du XVIIème siècle inscrit au titre des monuments historiques. Le domaine comprend aussi 130 hectares de terres agricoles, dont une ferme expérimentale, et plus de 133 hectares de bois.

Présent à la manifestation, le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a fustigé la "logique profonde du système libéral qui est de tout transformer en marchandise, y compris le patrimoine".

Il a appelé les manifestants à "ne plus céder un pouce de terrain à l'agriculture productiviste". "Soyez implacables", a-t-il lancé, sous les applaudissements de la foule.

Dans le projet d'Altarea, le château doit accueillir des séminaires et des événements. Le groupe prévoit la construction de logements et de confier la gestion des 133 hectares de bois au conseil départemental des Yvelines, qui en deviendrait propriétaire, selon le ministère.

Le projet Grignon 2026, qui conteste la légalité de la vente des bois par l'Etat, entend porter plainte dans les prochains jours devant le tribunal administratif.

sb/mch/eb

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