Distribution de l'eau: 20% de perte dans le réseau en France

Le taux de fuite, c'est-à-dire le rapport entre volume d'eau introduit dans le réseau de distribution et le volume d'eau consommé, est de l'ordre de 20% en France, selon une étude copubliée jeudi par la Fédération des entreprises de l'eau (FP2E).

"Si le rendement a progressé au cours des années 2000, il se situe sur la période récente autour de 80, indiquant un taux de fuite constant, de l'ordre de 20% depuis 2012", est-il indiqué dans l'étude, coréalisée avec le BIPE, une société d'études économiques et de conseil en stratégie.

"Quand on compare à l'étranger, on est vraiment à un très bon rendement", a assuré jeudi le président de la FP2E, Frédéric Van Heems. L'étude cite notamment le Royaume-Uni dont le taux de fuite est de 21%, la Belgique (27%) ou l'Italie (38%).

"Ca ne veut pas dire qu'il ne faut pas continuer à progresser, c'est une moyenne", a complété Frédéric Van Heems, tout en précisant que "les spécialistes disent qu'au-delà de 85%, ça devient très difficile de beaucoup progresser." Selon le BIPE, le rendement est meilleur quand le service dessert une population importante.

"Sur les 13 dernières années, l'amélioration des taux de rendement a permis de prélever 1,1 milliard de mètres cube par an en moins dans la nature, alors que pendant la même période, la population a augmenté de 4,5 millions d'habitants", a-t-il également observé.

Le BIPE précise dans son étude que cette baisse des prélèvements pour la production d'eau potable "reflète plusieurs tendances": des générations d'équipements sobres en consommation d'eau, des consommateurs plus économes en eau ou encore une structure productive en évolution.

De manière générale, "les Francais sont satisfaits des services de l'eau, mais ils marquent une certaine inquiétude", a observé Frédéric Van Heems, notamment pour ce qui concerne les risques de pénurie d'eau dans leur région. 67% des Français la craignent en 2019, contre 44% en 2000, selon l'étude.

"Un tiers du territoire européen est actuellement exposé au stress hydrique de façon permanente ou temporaire", précise le BIPE, définissant le stress hydrique comme le déséquilibre entre les prélèvements en eau douce et la ressource renouvelable disponible.

"Dans un scénario où les mesures d'adaptation au changement climatique ne seraient pas effectives, 500 millions d'Européens pourraient être concernés par le stress hydrique", précise le BIPE, selon lequel le nord-est, le centre et le sud-ouest de la France pourraient dans ce cas connaître une accentuation de ce stress hydrique.

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