Dioxines près de l'incinérateur d'Ivry: des communes demandent une nouvelle étude

Plusieurs communes, dont Ivry-sur-Seine et Paris, ont demandé à la préfecture d'Ile-de-France de réaliser "avec objectivité et neutralité" de nouvelles études après la publication d'un rapport révélant des concentrations de dioxines très importantes près de l'incinérateur d'Ivry/Paris XIII, le plus grand d'Europe.

"Les éléments publiés par Toxicowatch, ainsi que les données du Syctom, nécessitent d'être analysés et expertisés avec objectivité et neutralité, ce qui est la mission de vos services", ont indiqué les communes d'Ivry-sur-Seine, de Paris, d'Alfortville et de Charenton-le-Pont dans ce courrier, transmis à la Prif.

Elles demandent à ses services de "procéder à tous les relevés et études supplémentaires utiles pour apporter aux habitants les informations auxquelles ils ont droit", précise la lettre consultée par l'AFP.

Ces communes sont proches de l'incinérateur d'Ivry, situé près du périphérique entre le Val-de-Marne et Paris. Plus grand incinérateur d'Europe, il brûle les déchets de quinze communes dont Paris, soit l'équivalent de 730.000 tonnes d'ordures par an.

Selon le rapport de la fondation ToxicoWatch et commandé par le collectif 3R, des études ont été "menées sur des oeufs de poules élevées en plein air, des arbres (résineux, oliviers) et des mousses dans les communes d'Ivry-sur-Seine, Alfortville, Charenton-le-Pont et Paris".

On y retrouve "des concentrations de dioxines parmi les plus élevées des études de biosurveillance menées par ToxicoWatch en Europe", selon le collectif 3R, qui a publié ce rapport la semaine dernière.

Le collectif 3R reconnaît néanmoins qu'il est "scientifiquement difficile d'établir avec certitude l'origine de la présence (des dioxines) dans les communes autour de l'incinérateur d'Ivry-Paris XIII.

"Il faut que l'Etat compare l'ensemble des données et demande un avis circonstancié pour éclairer la population qui est inquiète", a déclaré à l'AFP Philippe Bouyssou, maire PCF d'Ivry.

Dans la foulée du rapport, L'Agence régionale de Santé (ARS) a demandé une expertise toxicologique et a préconisé la non-consommation des oeufs et produits animaux issus de poulaillers situés à proximité immédiate de l'incinérateur.

Lundi, le Syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères (Syctom), qui gère l'incinérateur, a réclamé également une nouvelle étude, après avoir reçu les communes concernées.

Par ailleurs, le syndicat a souligné que les résultats des contrôles menés concernant les dioxines - un polluant organique persistant - sont "conformes à la règlementation et se situent le plus souvent entre deux fois et cinq fois sous les valeurs prescrites par la règlementation nationale", dans un communiqué.