Devant Macron, l'épiscopat appelle au souci des pauvres pour une "nation fraternelle"

Le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Georges Pontier, a appelé lundi soir Emmanuel Macron à prendre en compte les "besoins des plus pauvres" pour "bâtir une nation fraternelle, juste et solidaire".

"Notre but n'est pas de chercher à satisfaire des intérêts particuliers", a souligné l'archevêque de Marseille lors d'une rencontre inédite avec le président de la République, à l'initiative de la CEF, au collège des Bernardins à Paris.

"Nous sommes habités par le souci des plus défavorisés, des victimes des aléas de la vie, de ceux et celles qui n'ont aucune perspective pour leur avenir", a-t-il poursuivi.

Quatre cents personnes (évêques, prêtres, responsables associatifs, chefs d'entreprise...) avaient pris place dans la nef cistercienne. Parmi elles se trouvaient des personnes handicapées, âgées ou précaires et leurs accompagnateurs, dont plusieurs ont témoigné devant Emmanuel Macron, accompagné de sa femme Brigitte.

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, chargé des cultes, était présent, de même que la secrétaire d'Etat chargée du Handicap Sophie Cluzel.

"La grandeur d'une société se mesure à sa capacité à entourer les plus fragiles de ses membres. C'est à cela qu'on peut la qualifier de plus ou moins humaine", a fait valoir Mgr Pontier.

Pour le président de la CEF, "il faut oser le reconnaître: le mot +égalité+ de notre devise républicaine est loin d'avoir donné toute sa mesure. Des inégalités d'éducation, d'instruction, de revenus, d'accès au travail ou aux services publics se creusent au lieu de se rapprocher".

Or pour le premier des évêques, qui a aussi mis en exergue l'impératif de l'accueil des migrants, "c'est à partir des besoins des plus pauvres que pourra se bâtir une nation fraternelle, juste et solidaire. Notre pays en a les ressources si nous nous laissons toucher par les conditions de vie d'un grand nombre et que nous ayons l'ambition d'y parvenir".

Alors que des états généraux de la bioéthique ont été ouverts en vue d'une révision législative, Mgr Pontier a redit l'opposition de l'épiscopat à l'élargissement à toutes les femmes de la PMA (procréation médicalement assistée), qui "ouvrirait un grand risque de marchandisation du corps".

Il a aussi réaffirmé son refus d'aller, sur la fin de vie, jusqu'à légaliser l'euthanasie et au suicide assisté. "Peut-on qualifier de derniers soins l'acte de donner la mort? Il y a des limites qu'on ne saurait franchir", a-t-il relevé.

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