Deuxième jour de tensions et blocage à Saint-Martin contre le Plan de protection des risques naturels

L'île de Saint-Martin a été confrontée vendredi à une nouvelle journée de blocage de la part d'une partie de la population qui refuse la révision du Plan de prévention des risques naturels (PPRN) préparée par les services de l'Etat pour réduire l'impact des prochains ouragans, a constaté un correspondant de l'AFP.

L'île s'est réveillée vendredi avec la grande majorité de ses routes bloquée: De Grand Case à Marigot en passant par Quartier d'Orléans et Sandy Ground, voitures incendiées, palettes et pneus enflammés ont barré les principaux axes, pour s'opposer au nouveau PPRN, qui prévoit de nouvelles zones rouge non constructibles depuis le passage de l'ouragan Irma il y a deux ans, qui a fait 11 morts et endommagé 95% des bâtiments.

Le mouvement de protestation a débuté jeudi.

Lors de sa visite à Saint-Martin en septembre 2018, Emmanuel Macron avait demandé que soit révisé rapidement ce PPRN, qui datait de 2011, afin de prendre en compte les effets d'Irma en termes de submersion marine notamment. Le nouveau plan a redéfini les zones à risques, et surtout celles, en bord de mer, où toute reconstruction sera interdite, ce que refusent la population et la Collectivité de Saint-Martin.

Vendredi, Collectivité et rectorat ont fermé les établissements scolaires publics, et de nombreux commerçants ont fermé boutique.

Les tensions ont été les plus vives dans les deux quartiers populaires de Grand Case et de Sandy Ground, qui longent la cote. "Répondez-moi Madame la préfète, je suis en zone rouge, je veux reconstruire. Est-ce que la préfecture donne son accord ?", a demandé un habitant à Sylvie Feucher, la préfète venue à la rencontre des manifestants à Grand Case.

"Cela dépend. Il faut voir au cas par cas. La préfecture va analyser les recommandations formulées par la commission et on s'adaptera. Ce n'est pas fini", a expliqué la préfète.

Mardi, la commission d'enquête publique a donné un avis favorable à la révision du plan de prévention, jugeant qu'elle était d'utilité publique, "malgré le nombre important d'avis défavorables" de la part de la population.

La préfète a assuré que le processus de validation du PPNR n'était pas terminé, répondant à la demande des manifestants de prolonger la phase de concertation.

C'est aussi ce que réclame le président de la Collectivité Daniel Gibbs, présent sur place. "Alors que nous avons à maintes reprises demandé une réelle concertation et plus de temps, les services locaux de l'État n'ont pas souhaité entendre nos alertes répétées. Nous sommes pour sécuriser nos habitants, pas pour leur interdire de vivre là où ils ont toujours vécu", a-t-il déclaré.

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