Des manifestants "antibassines" ont réussi à forcer des grilles protégeant le chantier de la réserve d'eau de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), autour duquel de nouveaux heurts ont éclaté, a constaté samedi un journaliste de l'AFP.
Une partie d'entre eux a également réussi à entrer à l'intérieur, avant d'être repoussés par les gendarmes, selon cette même source.
Quelque 4.000 manifestants étaient partis en trois cortèges vers 14h00 pour contourner le dispositif de 1.500 gendarmes destiné à protéger ce chantier de réserve d'eau pour l'irrigation.
Les forces de l'ordre ont brièvement interpellé Julien Le Guet, porte-parole de "Bassines Non Merci", collectif d'associations, syndicats et groupes anticapitalistes opposés à cet "accaparement de l'eau" destiné à l'"agro-industrie", a constaté un journaliste de l'AFP, qui l'a vu ensuite avec un bandage et un filet de sang le long du nez.
Les trois cortèges se sont désormais rejoints autour du chantier, où de nouveaux heurts ont éclaté entre gendarmes et manifestants.
L'objectif des organisateurs de ce rassemblement interdit par la préfecture en raison des risques de violences est de "réussir à atteindre la bassine, à enlever toutes les grilles qui protègent le chantier, à reboucher le début du trou, empêcher la reprise des travaux", selon un tract diffusé sur place avant le départ des cortèges.
Les réserves de substitution sont des cratères à ciel ouvert, recouverts d'une bâche en plastique et remplis grâce au pompage de l'eau des nappes phréatiques superficielles l'hiver. Elles peuvent stocker jusqu'à 650.000 m3 (soit 260 piscines olympiques) d'eau pour irriguer l'été, quand les précipitations se font plus rares.
Celle de Sainte-Soline est la deuxième d'un projet de 16 élaboré par un groupement de 400 agriculteurs réunis dans la Coop de l'eau, pour "baisser de 70% les prélèvements en été", dans cette région encore soumise à des restrictions d'irrigation après une sécheresse estivale hors norme.
Les opposants dénoncent des "mégabassines" réservées à de grandes exploitations céréalières tournées vers l'exportation et défendent la mise en place d'autres mesures pour mieux partager et préserver l'eau - agroécologie, changement de cultures, retour des prairies...