Deux "gilets jaunes" de la Meuse, dont le fondateur du groupe identitaire Les Barjols, ont quitté mercredi Saint-Dizier (Haute-Marne) pour rallier Paris à pied avec pour objectif de "retrouver la mobilisation du 17 novembre".
"Je ne pouvais pas rester bras croisés, devant la télé, comme beaucoup le font. Ce n'est pas comme ça qu'on fait bouger les choses", a expliqué à l'AFP Denis Collinet, à l'initiative de ce périple de plus de 200 km.
Fondateur des Barjols, groupe identitaire créé après l'élection d'Emmanuel Macron en juin 2017, mais qu'il présente comme "apolitique", M. Collinet est impliqué dans le mouvement des "gilets jaunes" à Bar-le-Duc, depuis ses débuts en novembre.
A presque 60 ans et au chômage depuis la fermeture de son usine en 2017, il compte rejoindre à pied la capitale "en sept-huit jours avec en moyenne 35 km par jour". Il prévoit de longer la RN4 "avec le strict minimum et dormir dans une toile de tente, devant les mairies", a-t-il dit.
"J'ai fait trois samedis à Paris, j'ai été (à deux rassemblements les 22 et 29 décembre) à Nancy et Metz et, à chaque fois, c'est pareil: on se fait gazer et c'est terminé", a ajouté M. Collinet.
Il souhaite "remobiliser, retrouver la mobilisation du 17 novembre, discuter avec les gens, prendre des idées", a-t-il détaillé.
Il avait prévu une "marche solitaire", mais un "gilet jaune", qui habite Bar-le-Duc comme lui, Raymond Arevalo, l'accompagne comme "témoin", a-t-il précisé.
Les deux hommes ont quitté Saint-Dizier mercredi vers 10H00, selon M. Collinet.
A Paris, ils veulent se rendre devant l'Elysée et Matignon "pour avoir une réponse à la question écrite sur (son) +gilet jaune+: +Pourquoi certains ne peuvent que survivre alors que d'autres ont le droit de très bien vivre?".
Un retraité de 62 ans, Jean-Pierre Bouyer, interpellé en novembre pour avoir projeté une action violente visant le président, avait adhéré plusieurs mois aux Barjols.