Des traces d'insecticides dans les cires utilisées par les abeilles, selon l'Anses

Des traces de contaminants chimiques, dont des insecticides toxiques pour les abeilles, se retrouvent dans de nombreuses cires utilisées en apiculture pour l'édification des alvéoles dans les ruches, souligne mercredi l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui préconise d'encadrer réglementairement ces cires pour améliorer la santé des abeilles.

Les substances accumulées dans la cire contribuent, avec d'autres facteurs, à l'augmentation de la mortalité des abeilles observée ces dernières années, relève l'Agence.

De "nombreux contaminants chimiques" sont présents dans les cires vendues en France: résidus de pesticides, d'éléments métalliques, de médicaments vétérinaires..., selon ce premier état des lieux réalisé dans l'Hexagone.

En particulier, plus de 40% des échantillons de cires commercialisées contenaient des traces d'insecticides pyréthrinoïdes, substances les plus à risque pour les abeilles, note l'Anses.

Des molécules interdites en France depuis plusieurs années, notamment des acaricides, ont aussi été retrouvées, les cires commercialisées pouvant provenir de partout dans le monde, ajoute cette expertise.

Pour la santé des abeilles, les apiculteurs renouvellent régulièrement la cire des cadres composant la ruche, où les abeilles forment leurs alvéoles.

Ces feuilles de cire gaufrée sont souvent produites à partir de cire recyclée, entraînant l'accumulation progressive de contaminants, note l'Anses, qui relève que le niveau de risque dépend aussi de leur origine.

Les cires les moins à risque sont produites par les abeilles et réutilisées par l'apiculteur (autorenouvellement), ce qui est difficile pour les petits producteurs. Et les cires vendues par les ciriers présentent un risque inférieur à celles des commerces plus généralistes, tout comme les cires originaires de France par rapport à celles issues d'autres pays de l'UE et hors UE, note encore l'analyse.

Pour "contribuer à préserver la santé des abeilles", l'Anses préconise de définir règlementairement la cire à usage apicole "afin d'en encadrer les usages", d'établir un seuil toxicologique au-delà duquel une cire ne peut plus être utilisée, de rendre obligatoire l'agrémentation des ciriers, et d'exiger la traçabilité des cires vendues.

En attendant, elle recommande aux apiculteurs de "recycler si possible sa propre cire, en se regroupant si nécessaire avec d'autres apiculteurs".