Les professionnels de la filière déchets ont dit jeudi s'inquiéter d'un "déclassement des déchets de soins infectieux" vers des poubelles destinées aux déchets non dangereux, risquant selon eux d'exposer les salariés des centres de tri à un danger de contamination.
"Les DASRI (déchets d'activités de soins à risques infectieux), produits par les établissements et les professionnels de santé, sont, pour certains, hautement contaminés et nécessitent une prise en charge rigoureuse", écrivent dans un communiqué deux fédérations professionnelles du secteur.
La FNADE (Fédération nationale des activités de la dépollution et de l'environnement) et le SNEFiD (Syndicat national des entrepreneurs de la filière déchets) critiquent un avis du Haut conseil de la santé publique qui préconise de distinguer les déchets "selon le contexte et l'état clinique du patient".
"Cette préconisation complexifie le geste de tri, est source d'erreurs de tri", dénonce le communiqué, alors qu'aujourd'hui le distinguo doit s'effectuer entre "déchets potentiellement contaminés" et "déchets non dangereux".
"Le principe de précaution doit être systématiquement appliqué par une règle claire (...) sans recours à une appréciation personnelle", soulignent la FNADE et le SNEFiD qui souhaitent voir l'ensemble des déchets ayant été en contact avec le corps classifiés comme déchets dangereux.
Ils craignent de voir arriver dans les centres de tri des "dispositifs médicaux à usage unique" comme les compresses, les pansements ou encore les tubulures de perfusion avec leurs poches de perfusion.
"Il n'est pas imaginable d'exposer le personnel des centres de tri à ces déchets dont le risque psycho émotionnel est évident", insistent les organisations.
"Des incidents préoccupants sont déjà observés sur les installations de traitement de déchets non dangereux et risquent de s'intensifier", a assuré le président de la FNADE, Antoine Bousseau, cité dans le communiqué.
Il affirme voir arriver dans les centres de tri "des seringues ou des compresses usagées". "Les économies financières ne peuvent en aucun cas prévaloir sur la santé publique et la sécurité de nos opérateurs", ajoute le président du SNEFiD, Alexis Hubert.