Des ONG réclament l'interdiction de "portables pour enfants"

Des ONG ont réclamé mardi l'interdiction de la commercialisation de téléphones portables "destinés aux enfants", dénonçant l'exposition précoce aux ondes électromagnétiques.

A l'occasion de la journée internationale sans portable, des responsables d'Agir pour l'environnement et de Priartém ont remis au ministère de la Santé deux portables dont ils réclament l'interdiction.

"Nous vous demandons d'intervenir par arrêté, de toute urgence, pour interdire la commercialisation de ces objets et de tous les autres objets qui visent spécifiquement les très jeunes enfants", écrivent-ils dans une lettre ouverte à la ministre de la Santé Agnès Buzyn.

Dans leur viseur en particulier, le Kidicom Max du fabricant de jouets électroniques Vtech qui le décrit sur son site internet comme un portable "adapté aux enfants de 4 à 12 ans" et qui fonctionne en wifi uniquement, et le RX-901 de Simvalley décrit sur le site comme un portable d'urgence (avec 5 touches liées à des numéros pré-enregistrées) pour équiper "votre enfant ou toute autre personne vulnérable".

Les deux ONG demandent également à Mme Buzyn de "lancer des grandes campagnes de sensibilisation vis-à-vis des parents et des adolescents sur les risques liés aux portables", a indiqué la vice-présidente de Priartém Janine Le Calvez. "On entend beaucoup parler des risques liés aux écrans, mais aux écrans s'ajoutent les risques liés à l'exposition aux ondes, donc c'est double effet", a-t-elle ajouté.

Dans un rapport publié en 2016, l'Agence sanitaire Anses avait estimé que les ondes électromagnétiques émises par les téléphones portables, les tablettes tactiles ou les jouets connectés pouvaient avoir des effets sur les fonctions cognitives - mémoire, attention, coordination - des enfants. Les experts avaient recommandé de limiter l'exposition des jeunes populations.

"Il y a une cécité ou une indifférence des pouvoirs publics", a regretté de son côté mardi Stéphen Kerckhove, d'Agir pour l'Environnement, mettant en avant l'"addiction" des jeunes à leurs téléphones. "L'addiction, c'est une exposition croissante", a-t-il commenté, évoquant les résultats d'un sondage réalisé pour les deux ONG par l'institut Ifop qui indique que 43% des 18-24 ans ne peuvent pas se passer de leur portable pendant 24 heures.

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