Des nouvelles mesures pour la propreté à Paris, "à la fois propre et sale"

Des urinoirs (pour hommes), des nouvelles poubelles (fermées aux rats), plus de tournées d'éboueurs et un baromètre de la propreté tous les six mois : Paris, ville "à la fois propre et sale", s'attaque à nouveau à la question de ses déchets sur l'espace public.

La première matinée du Conseil de Paris dans dix jours sera consacrée à l'annonce de nouvelles mesures, après la présentation de pas moins de trois rapports consacrés à la propreté dans la capitale, régulièrement accusée d'être sale.

La propreté de Paris est "un sujet qui nous tient à coeur", répétait encore il y a quelques jours la maire PS Anne Hidalgo, souvent interpellée sur la question, en présentant quelques-uns de 170 nouveaux engins de nettoyage acquis par la Ville.

La "situation n'est pas satisfaisante aujourd'hui", a renchéri à l'AFP Mao Péninou, adjoint chargé de ce secteur qui mobilise aujourd'hui quelque 7.500 agents dont 5.000 éboueurs et 500 millions d'euros par an.

Quantifier la saleté, c'est impossible, mais "il y a un sentiment de malpropreté qui s'appuie sur des réalités", concède l'élu parisien.

De fait, dans leur rapport issu de quatre mois de conférences citoyennes, les habitants interrogés indiquent eux-mêmes qu'il n'y a "aucun avis commun qui se dégage sur l'état réel de la propreté à Paris, une ville à la fois propre et sale".

Mais tous font la même constatation : dans une ville très dense de 2,2 millions d'habitants, qui reçoit par ailleurs 47 millions de touristes par an, l'espace public parisien "est l'objet d'une fréquentation croissante et d'un foisonnement de nouveaux usages".

Le rapport des élus qui sera présenté au conseil évoque ainsi la restauration à emporter, les pique-niques, les piétonnisations des rues sans compter les questions des incivilités de ceux qui jettent dans la rue, celle des sans-abris, etc.

Quelque 45 propositions seront soumises, qui vont de "changer les mentalités" en appelant au civisme, au renforcement de la répression avec des agents à l'uniforme "partiellement banalisé" et à celui des moyens matériels et humains.

Un troisième rapport, du Conseil parisien de la jeunesse, propose aussi d'investir les réseaux sociaux pour sensibiliser le public.

- 'Nouvelle génération de poubelles' -

Une proposition du rapport des élus sera soumise à adoption, celle de créer des "équipes volantes" chargées de détecter et intervenir rapidement.

Le plan pour renforcer la propreté adopté en mars 2017 va s'adjoindre de nouvelles mesures, selon Mao Péninou.

Parmi celles-ci, une "nouvelle génération de poubelles" va être progressivement déployée, de plus grande capacité et pouvant être hermétiquement fermée pour empêcher les rats de festoyer sur les restes de nourriture ; un modèle d'urinoirs pour hommes, végétalisé, est actuellement testé et d'autres seront installés l'été dans les quartiers festifs.

Des tournées d'éboueurs expérimentées en soirée pendant l'été, qui ont connu un "gros succès" selon M. Péninou, vont être amplifiées dans le temps et dans de nouveaux quartiers.

Des sociétés extérieures seront mises à contribution pour lutter notamment contre la malpropreté générée par la vente à la sauvette et les dépôts sauvages de gravats.

Un comité citoyen sera mis en place dans chaque arrondissement pour signaler les problèmes et un "baromètre" de l'opinion publique publié tous les six mois, sans compter les actions de sensibilisation déjà en cours chez les scolaires, les restaurateurs, les patrons de bistrot, etc.

La sanction progresse aussi. Déjà 48 plaintes ont été déposées contre des dépôts sauvages sur lesquels enquêtent maintenant des limiers de la Ville et les amendes pour incivilités de 68 euros, tombent dru : près de 110.000 ont été dressées en 2017, soit +149% en un an.

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