Une dizaine de militants d'Attac et d'Extinction Rebellion se sont introduits vendredi après-midi sur le tarmac de l'aéroport du Bourget, près de Paris, pour y "planter des arbres" et dénoncer "les criminels climatiques" qui ont recours aux jets privés, a constaté une journaliste de l'AFP.
Les activistes ont pénétré dans l'aéroport d'affaires du Bourget (Seine-Saint-Denis) après avoir ouvert un grillage à la meuleuse.
Ils ont planté deux arbustes fruitiers sur le tarmac et détourné un panneau devant le portail de l'aéroport, en remplaçant l'inscription "Zone militaire protégée" en "Zone de crimes climatiques".
Affublés de masques d'enfants et de combinaisons blanches, les militants ont aussi dispersé de la poudre colorée, déposé des bottes de paille et déployé des banderoles proclamant "Ne laissons pas les ultrariches détruire la planète" et "Non aux jets privés - Oui aux arbres fruitiers".
L'opération, qui a duré une vingtaine de minutes, s'est achevée par l'appel d'une militante écologiste aux gendarmes, les informant de l'opération.
Ces derniers sont arrivés quelques minutes après et ont détruit les installations.
Les militants se sont échappés de l'aéroport avant l'arrivée des forces de l'ordre mais ont été contrôlés à leur sortie.
Treize d'entre-eux ont été interpellés par la gendarmerie des transports aériens (GTA), indique une source aéroportuaire.
L'objectif de l'action est de "montrer que cet espace bétonné de l'aéroport du Bourget pourrait être utilisé à des fins meilleures, qui ne seraient pas nocives pour la planète et notre santé et serviraient l'intérêt commun, contrairement à l'usage climaticide de jets privés par les quelque ultra-riches", indiquent Attac et d'Extinction Rebellion dans un communiqué commun.
Sur place, la porte-parole d'Attac, Lou Chesné, a estimé qu'"aucune action gouvernementale" n'étant entreprise, "les citoyens et citoyennes (étaient) légitimes à mettre hors état de nuire ces criminels climatiques qui nous privent de notre avenir".
"On a une carte à jouer, comme ce fut le cas à Amsterdam où, suite à une action de désobéissance civile, les jets privés ont été interdits", a poursuivi la militante.
En avril, l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol avait annoncé l'interdiction prochaine des vols de nuit et des jets privés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les nuisances sonores.
En septembre 2022, des militants d'Attac et d'Extinction Rebellion avaient déjà bloqué pendant près de deux heures l'accès à un terminal de l'aéroport du Bourget.
Onze d'entre eux ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Bobigny à des amendes allant de 300 à 500 euros, le 14 septembre. Ils ont fait appel de la décision.