Des militants écologistes insistent sur une "sortie" du glyphosate

Des militants écologistes ont réclamé jeudi une véritable sortie du glyphosate et non pas une reconduction, même courte, après l'échec de l'UE à se mettre d'accord sur un renouvellement de la licence de l'herbicide controversé.

"L'enjeu n'est pas de statuer sur 3, 5 ou 10 ans de renouvellement mais bien de recentrer le débat sur la nécessité d'une proposition allant vers une interdiction progressive, accompagnée de mesures restrictives", a commenté dans un communiqué Suzanne Dalle, chargée de campagne agriculture chez Greenpeace France.

"Il faut cesser ces allers-retours et ces atermoiements aberrants de la part de la Commission européenne et proposer une vraie porte de sortie, notamment pour accompagner les agriculteurs", a ajouté l'ONG.

"Un renouvellement, même sur 3 ans, ne fait que reporter le problème et poursuit le scandale sanitaire", a renchéri sur Twitter l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot, plaidant pour un "plan de sortie" européen.

Les représentants des 28 Etats membres de l'UE ont une nouvelle fois échoué jeudi lors d'un vote à la majorité qualifiée à s'accorder sur l'avenir du glyphosate, herbicide plébiscité par les agriculteurs pour son efficacité et son faible coût, mais accusé de provoquer des cancers.

La nouvelle proposition de la Commission de renouveler la licence pour cinq ans, au lieu de dix ans comme elle le souhaitait initialement, n'a pas convaincu les pays les plus réticents, comme la France qui défend une durée de trois ans.

Au-delà de la durée, certaines capitales et ONG réclament une disparition progressive de cette substance. Mais selon la Commission, le cadre réglementaire ne "permet pas de fixer une date de fin arrêtée pour la substance active", une entreprise gardant la possibilité de redéposer une demande d'autorisation lorsque la licence arrive à expiration.

Encouragés par le vote de jeudi, certains militants espèrent malgré tout une interdiction totale du produit, dont la licence arrive à échéance le 15 décembre.

"L'interdiction du glyphosate peut encore passer", ont ainsi estimé dans un communiqué Générations Futures, Foodwatch et la Ligue contre le cancer. "La France doit jouer son va-tout et ne pas permettre à la Commission européenne de passer en force", ont ajouté ces ONG, demandant à la France de "s'engager dès maintenant pour une interdiction du glyphosate".

Après le vote non concluant de jeudi, la Commission européenne va soumettre sa proposition à un "comité d'appel". Si ce dernier ne débouche pas non plus sur une décision majoritaire des Etats membres, la décision finale reviendra à la Commission, même si le commissaire à la Santé a rejeté à plusieurs reprises l'idée d'assumer seul la responsabilité d'un renouvellement.

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