Des manifestants anti-Bolloré tentent d'approcher une usine du milliardaire breton

"Bolloré, on va pas te lâcher !", ont scandé plusieurs centaines de manifestants dimanche dans le fief du milliardaire breton Vincent Bolloré à Ergué-Gabéric (Finistère), en tentant de s'approcher d'une usine du groupe, protégée par les forces de l'ordre.

Le collectif Les Soulèvements de la Terre, qui reproche à M. Bolloré de "propager des idées fascistes" dans ses médias, avait initialement convié les manifestants à un pique-nique dominical dans le bourg de Lestonan, à mi-chemin entre le manoir de la famille Bolloré et l'usine de batteries Blue Solutions du groupe breton.

Les manifestants, dont certains masqués et vêtus de noir, sont partis en cortège vers l'usine au son de la Battucada et en entonnant des chants antifascistes. Mais ils ont été rapidement arrêtés par les forces de l'ordre.

Un hélicoptère, deux escadrons de gendarmes mobiles et une demi compagnie de CRS avaient été déployés pour encadrer cette manifestation non déclarée, selon la préfecture du Finistère.

Un groupe de quelques centaines de personnes a alors contourné le cordon des forces de l'ordre en coupant à travers champs et dans les bois mais ils ont été à nouveau repoussés. "Bâillonnez Bolloré" ou "Bollo dégage du Cambodge", ont-ils tagué sur des murs et abribus de la commune.

Vincent Bolloré "symbolise, ces tout-puissants, qui possèdent des médias qui font de l'extraction minière, qui ont fait leur fortune sur le néocolonialisme, qui pactisent quotidiennement avec le Front national", a déclaré Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines, non merci.

"Évidemment qu'il n'était pas question de démanteler" l'usine du groupe, a-t-il ajouté, mais "au moins de rendre visible l'empire Bolloré de manière à mieux le faire tomber".

Le militant écologiste poitevin a comparé la manifestation au "jeu du chat et de la souris", à "un cache cache dominical et déterminé".

Alors que le gros de la manifestation essuyait des tirs de grenades lacrymogènes des forces de l'ordre, un groupe plus restreint a de nouveau tenté de s'approcher du site. Il a cette fois réussi à accrocher une banderole "Submerger Bolloré" devant l'usine, selon les organisateurs.

Une personne a été interpellée, selon la préfecture.

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