Des élus de tous bords réclament, dans une tribune parue mercredi dans Les Echos, l'instauration d'un tarif social de l'énergie pour les locataires de logements sociaux, alors que les associations alertent du poids de l'énergie dans les dépenses des ménages modestes.
"Nous nous trouvons aujourd'hui face à cette contradiction d'un logement dont le loyer a été plafonné, mais (...) les charges pour pouvoir s'y éclairer, s'y chauffer, s'y laver, s'y nourrir ont été, elles, entièrement soumises aux effets de l'ouverture à la concurrence" du marché de l'énergie, fustigent les élus dans ce texte à l'initiative d'Eric Pliez, maire PS du 20e arrondissement parisien.
Les signataires évoquent "un tarif social de l'énergie qui s'imposerait dès lors que le logement desservi sert lui-même une destination sociale, grâce à un loyer plafonné".
"L'équilibre économique d'un tel dispositif devrait pouvoir être garanti par une redistribution des bénéfices réalisés par les fournisseurs existants, sans aide publique supplémentaire", ajoutent-ils.
Parmi les signataires, plusieurs édiles de gauche, dont la maire écologiste de Strasbourg Jeanne Barseghian, l'adjoint communiste au Logement à la Ville de Paris Jacques Baudrier ou le président PS de Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel.
Des élus de droite et du centre s'y sont joints, dont la sénatrice LR Dominique Estrosi-Sassone, le maire MoDem d'Agen Jean Dionis du Séjour ou la vice-présidente DVD du département de Vendée Isabelle Rivière.
Mardi, des associations, parmi lesquelles la Fondation Abbé Pierre, ont relevé que les indicateurs mesurant la précarité énergétique, c'est-à-dire la difficulté à payer ses factures d'énergie ou le fait d'avoir froid chez soi, avaient nettement augmenté entre 2020 et 2023.
Les mesures visant à atténuer les effets de la flambée des prix de l'énergie prennent progressivement fin, le gouvernement souhaitant préserver les finances publiques.