Des dispositifs "inédits" pour lutter contre les retards des trains Paris-Clermont

La ligne SNCF Paris-Clermont, connue pour ses retards à répétition, va bénéficier de mesures "inédites" afin d'améliorer le trafic, ont annoncé vendredi le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu et la SNCF.

Le dispositif qui fait appel à des locomotives en soutien "n'existe sur aucune autre ligne", a souligné Christophe Béchu, venu à Clermont-Ferrand avec l'objectif de mettre fin à "une situation objectivement insupportable".

Le 19 janvier, 747 passagers du train parti de Paris avaient subi un retard de plus de 7 heures par grand froid, provoquant un nouveau sursaut d'exaspération. Une semaine plus tard, le gouvernement demandait à la SNCF de lui fournir un "plan d'actions complémentaires à très court terme" pour améliorer le trafic sur cette ligne Intercités, parmi les moins fiables du réseau.

Selon les chiffres avancés par le ministre vendredi, un retard de plus d'une heure est relevé en moyenne deux fois par semaine, et un retard de plus de trois heures tous les quinze jours.

Environ 40% des retards sont liés "au ferroviaire", souvent des pannes de locomotive, et 60% à des causes externes (intrusion sur le réseau, intempéries, présence de gibier...).

Le ministre, accompagné du PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou et des patrons de SNCF Réseau et SNCF Voyageurs, a présenté un programme destiné à "agir sur les causes des grands retards", en trois axes: ajouter des locomotives, protéger les voies, et améliorer la gestion de crise.

Principale mesure: le stationnement à partir de fin mars d'une locomotive statique de dépannage à Nevers, qui doit permettre de réduire de deux heures à 30 minutes le temps d'intervention en cas de panne, a expliqué M. Farandou.

"Nevers devient le centre névralgique de gestion des accidents", souligne-t-il, qualifiant le plan préparé en un mois par la SNCF de "solide".

A partir du mois de mai, les derniers trains de la journée (dans chaque sens) seront en outre suivis par une locomotive de secours.

Côté sécurisation des voies, il est prévu un large programme de pose de clôture et de débroussaillage.

"On va traiter cette ligne comme on traite une ligne à grande vitesse", a souligné M. Farandou devant les journalistes, "une grande première" pour une ligne classique.

Ce programme coûtera 10 millions d'euros à SNCF Réseau d'ici 2026 et 9 millions à SNCF Voyageurs.

La SNCF prévoit aussi une meilleure prise en charge des voyageurs bloqués dans le train, et un meilleur remboursement en cas de grand retard.