Des "déserts médiatiques" entraînent une moindre participation citoyenne

Dans les territoires où l'accès à l'information est limité, la participation électorale est plus faible, met en avant mardi une étude sur les "déserts médiatiques", réalisée par l'association Les Relocalisateurs, La Fondation Jean Jaurès, l'institut Kantar et la société ShoWhere.

"Les territoires dotés de médias nationaux et locaux dynamiques présentent souvent des niveaux plus élevés de participation électorale, de cohésion sociale et de mobilisation citoyenne", ont constaté les auteurs, qui sondent surtout l'aspect local, à l'approche des élections municipales.

55% des Français déclarent consommer plus ou moins régulièrement au moins un média local, selon cette enquête publiée à l'occasion de la conférence annuelle des Relocalisateurs, association engagée pour une "relocalisation" des investissements publicitaires dans les médias traditionnels.

La télévision locale est la plus populaire (consultée par 78%), devant la presse (74% dont 32% très souvent) et la radio locale (67%).

Le sud de la France, la Bretagne, l'Alsace et encore l'Ouest parisien suivent beaucoup ces médias locaux, à l'inverse de Paris intra-muros et certaines zones rurales qui sont moins connectées.

Or un tiers des personnes interrogées ont constaté la disparition d'au moins un média local dans leur région.

L'étude, menée du 25 mars au 30 avril 2025 auprès de plus de 10.000 Français, constate une corrélation entre densité médiatique et vitalité démocratique et interroge: "La démocratie peut-elle survivre sans médias?"

Ainsi les personnes qui consomment fortement des médias locaux, soit 16% des Français, sont deux fois plus impliqués (27%) dans la vie communale que ceux qui n'en consomment pas (13%).

De plus, 87% des consommateurs assidus de médias locaux votent à chaque élection, contre seulement 62% chez les non-consommateurs.