Des centaines de personnes mobilisées à Paris contre les Zones à faibles émissions

Plusieurs centaines de personnes, majoritairement des motards, ont manifesté dimanche devant la mairie de Paris pour réclamer la suppression des zones à faibles émissions (ZFE), vus par beaucoup d'entre eux comme une "injustice sociale inacceptable".

Des mots d'ordre de mobilisation avaient également été lancés par la Fédération française des motards en colère et le collectif Les#Gueux dans une quinzaine d'autres villes françaises, alors que le projet de loi de simplification, dont plusieurs amendements prévoient l'abrogation des ZFE, doit être examiné à partir de mardi à l'Assemblée.

Initiées en 2019 et étendues en 2021, les ZFE affichent l'objectif d'améliorer la qualité de l'air et de limiter les émissions de particules fines, responsables de maladies respiratoires et de 40.000 décès par an selon Santé Publique France, en excluant certains véhicules en fonction des vignettes Crit'Air.

Actuellement, elles limitent la circulation des véhicules Crit'Air 3, des voitures diesel immatriculées avant 2011 et voitures à essence immatriculées avant 2006, dans quelques villes dont la capitale.

"Moi j'ai une vieille bagnole,je ne peux plus aller à Paris", a expliqué à l'AFP Pierre-Louis Garnier, 68 ans,venus protester près de l'Hôtel de ville parisien avec son amie Isabelle.

"Ces ZFE sont une mesure antisociale (...) qui va amener à exclure les plus démunis qui seront empêchés d'entrer dans les grandes villes, d'aller travailler et même de sortir de chez eux", juge Jean-Marc Belotti, coordinateur de la FFMC Paris et Petite Couronne.

"Avec cette mesure hors sol et inacceptable, les rats des villes sacrifient les rats des champs", estime aussi Chantal, Parisienne de 76 ans, qui explique "avoir les moyens de changer sa voiture, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Alors je suis venue par solidarité", explique-t-elle, arborant un autocollant "écologie oui, exclusion non".

"Cette loi ZFE, c'est une loi de ségrégation. (...) Si on commence à trier les voitures, ça revient à trier les être humains, ce n'est pas ça la France", a dénoncé à la tribune l'écrivain Alexandre Jardin, à l'initiative du collectif les#Gueux.

"Les ZFE c'est une bombe à retardement social. (...) On ne peut pas être dans une société où ceux qui sont dans des banlieues ou dans la ruralité sont considérés comme des citoyens de seconde zone et ne peuvent plus rentrer dans le coeur des villes. Voila pourquoi je me mobilise", a pour sa part conclut Xavier Bertrand, président LR de la région Hauts-de-France.