Des agriculteurs se mobilisent en Bretagne pour défendre des mesures agro-environnementales

Une douzaine d'agriculteurs ont passé la nuit devant la préfecture à Saint-Brieuc prolongeant une journée de mobilisation pour réclamer un budget adapté au financement de mesures agro-environnementales conformément aux engagements de l'Etat, a-t-on appris jeudi de source syndicale.

Une réunion sur le sujet doit se tenir jeudi à la préfecture de Région à Rennes.

La préfecture a confirmé que l'occupation du site, entamée mercredi matin par plusieurs dizaines de personnes avec tracteurs, banderoles et bottes de foin, s'était déroulée dans le calme.

"Il manque 60 millions d'euros en Bretagne" pour financer ces mesures agro-environnementales et climatiques (Maec) dans le cadre de contrats signés avec l'Etat, a expliqué à l'AFP Goulven Le Troadec, installé à Plounévez-Moëdec (Côtes d'Armor).

Au plan national, "il manque entre 250 et 300 millions d'euros" au budget initialement prévu par l'Etat, a précisé à l'AFP Jean-Marc Thomas, référent Maec à la Confédération Paysanne (CP).

Ces enveloppes budgétaires entrent dans le cadre de la Politique agricole commune (Pac) pour 2023/2027. Ces contrats soutiennent financièrement les agriculteurs pour adapter leur ferme à la transition agroécologique.

Ces mesures se traduisent concrètement par davantage "d'herbe dans les assolements, moins d'engrais chimiques, moins de pesticides, plus de pratiques agricoles favorables à la biodiversité et au climat", résument dans un communiqué commun la CP, les Civam (Centres d'initiatives pour valoriser l'agriculture et le milieu rural) ainsi que l'association Eau et Rivières de Bretagne (ERB).

Cette aide est "un paiement pour services rendus" à la collectivité, considère Goulven Le Troadec, notamment "en évitant le traitement de l'eau" pour la dépolluer.

"D'un côté, l'Etat veut décarboner l'agriculture avec des moyens extrêmement importants et là, on a un outil qui fonctionne et fait consensus. Et on n'arriverait pas à trouver 60 millions d'euros", s'interroge Estelle Le Guern, en charge de l'eau et l'agriculture à ERB.

Dans un communiqué, le Collectif de soutien aux victimes de pesticide demande aux autorités qu'elles "mettent en adéquation leurs discours et leurs actes et trouvent les fonds nécessaires pour honorer leurs engagements".