Dépôt d'une motion de censure: les députés PS "attendent" l'allocution de Macron

Les députés socialistes vont "attendre" l'allocution publique d'Emmanuel Macron sur les "gilets jaunes", lundi soir, avant de déposer une motion de censure commune avec les Insoumis et les communistes contre le gouvernement, a-t-on appris auprès du groupe.

"Le groupe socialiste attend de connaître les annonces du président de la République avant de déposer la motion", ont affirmé à l'AFP des sources au sein du groupe PS, en précisant que le texte pourrait être déposé mardi et non lundi comme initialement annoncé.

"Oui cette motion de censure sera déposée. Je crois que nous attendrons le discours du président de la République", a confirmé le député PS des Landes Boris Vallaud sur BFMTV.

Le patron du PS Olivier Faure avait annoncé jeudi dernier que son groupe, LFI et les communistes, insatisfaits des réponses à la crise des "gilets jaunes", déposeraient une motion de censure commune. Le député de Seine-et-Marne avait indiqué chercher, préalablement à ce dépôt, d'autres députés signataires au-delà des groupes de gauche.

Une telle motion n'est recevable que si elle est signée par un dixième au moins des membres de l'Assemblée nationale, soit 58 députés. Les trois groupes en comptent 62 au total: 29 socialistes et apparentés, 17 Insoumis et 16 pour le groupe GDR (communistes et élus ultramarins de gauche).

La motion devra être soumise au vote de l'Assemblée au moins 48 heures après son dépôt, en vertu de l'article 49-2 de la Constitution. Pour faire tomber le gouvernement, il lui faudrait réunir une majorité, ce qui paraît peu probable au vu du contingent de la gauche par rapport aux 577 députés, au total, que compte l'Assemblée.

Les trois groupes de gauche avaient déjà surmonté en juillet leurs divisions pour déposer une motion de censure commune contre le gouvernement sur l'affaire Benalla. Fait inédit depuis 1980, deux motions simultanées avaient alors été défendues, LR en ayant aussi déposé une. C'était alors la première fois que l'opposition avait recours à cette procédure depuis l'élection d'Emmanuel Macron.

Plus de 100 motions de censure ont été déposées depuis 1958. Une seule a été adoptée, en 1962, faisant chuter le gouvernement de Georges Pompidou.