Densifier les zones commerciales pourrait créer 1,4 million de logements

La transformation de zones commerciales pourrait créer 1,4 million de logements, le "gisement le plus prometteur" pour créer des logements en France sans empiéter davantage sur les terres non artificialisées, selon une étude publiée mardi par un "think tank" spécialisé dans la transition écologique du bâtiment.

L'Institut français pour la performance des bâtiments (Ifpeb), qui réunit des entreprises de l'immobilier, de la transition et des partenaires publics, a mené une étude pour "mieux comprendre les différents gisements, logements vacants, bureaux vides, entrées de ville, aussi appelées zones commerciales" pour trouver de nouveaux logements sans exploiter de nouvelles terres, selon son directeur général Christophe Rodriguez.

"Les entrées de ville représentent 80 hectares; une sur trois se situe en zone tendue", où il y a un manque de logements, et "80%" ont été "rattrapées par la ville" et ne sont plus en périphérie, a expliqué Christophe Rodriguez lors d'une conférence aux Assises nationales du logement.

En comparaison, la transformation de bureaux vides en logements représente 314.000 logements potentiels et l'Ifpeb évalue à 337.500 le nombre de logements vacants potentiellement récupérables, même s'il s'agit du "gisement le plus difficile d'accès", en raison du nombre important de propriétaires différents.

"On ne réussira pas le +zéro émission nette+ si on ne réussit pas le +zéro artificialisation nette+", a défendu Christophe Rodriguez, qui aimerait un "changement de paradigme" au profit du "déjà bâti", qu'il faut réaménager et densifier, plutôt que de chercher "toujours du neuf".

Les conclusions de l'Ifpeb sont conformes à une étude réalisée par le groupe immobilier Icade et la SCET, deux filiales de la Caisse des dépôts, qui a identifié un potentiel de 1,6 million de nouveaux logements en restructurant les zones commerciales, que certains qualifient de "France moche".

Le service des données et études statistiques (SDES) du ministère de l'Aménagement du territoire a publié la semaine passé une estimation des besoins en logements en France à l'horizon 2050.

Dans le scénario central, pour répondre à la croissance démographique, il faut créer 4 millions de résidences principales supplémentaires entre 2020 et 2050, soit un besoin annuel de 208.000 logements jusqu'en 2030, avant de ralentir la production pour suivre la progression moins rapide du nombre de ménages.

Cette estimation ne prend pas en compte les 1,4 million de mal-logés, la hausse du nombre de résidences secondaires et de logements vacants, ni les démolitions et autres transformations du parc.

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