Délocalisations : les PME et ETI industrielles suivent les grands groupes, selon une étude

Le choix des PME et ETI industrielles de délocaliser ou à l'inverse de s'implanter en France est largement conditionné par les donneurs d'ordres de l'entreprise, selon une étude publiée jeudi par Bpifrance.

"La proximité clients est le critère principal de l'ouverture de nouveaux sites de production à l'étranger", constate la banque publique sur la base d'un échantillon de 1.382 répondants à une enquête conduite du 2 septembre au 5 octobre derniers.

Les coûts et la baisse des impôts de production, qui restent plus élevés en France qu'en moyenne dans l'Union européenne, "ne sont en aucun cas le seul sujet" motivant une délocalisation, souligne Élise Tissier, directrice du Lab de Bpifrance qui a réalisé l'enquête.

Les PME-ETI industrielles qui ont pour clients des grands groupes sont 46% à souhaiter ouvrir de nouveaux sites à l'étranger, contre 32% de celles dont les clients sont d'autres PME-ETI et seulement 4% de celles qui vendent directement au consommateur final (B to C).

Au total, près d'une entreprise sur quatre de l'échantillon déclare avoir été "incitée à délocaliser par ses propres clients".

La volonté de relocaliser est néanmoins bien présente : parmi les 26% d'entreprises qui déclarent penser à développer de nouveaux sites de production, les trois quarts disent vouloir le faire en France, une proportion qui descend toutefois à 54% pour les ETI.

Les projets de relocalisation sont aussi un peu plus nombreux que ceux de délocalisation, même si les deux tendances coexistent : ainsi 3,5% des entreprises répondantes envisagent de faire partir tout ou partie de leur outil industriel à l'étranger au cours des cinq prochaines années, contre 5% qui envisagent une "action de relocalisation" durant la même période.

Les motivations pour relocaliser sont d'éviter la rupture des chaînes d'approvisionnement (à 58%), de "limiter les coûts et les délais de transport (50%)", "par conviction" (52%), "pour des raisons environnementales" (46%) mais seulement à 7% "pour suivre un donneur d'ordre".

Les relocalisations buttent parfois sur un problème d'accès aux compétences. Dans le textile, pour revenir en France, "il y a toute une filière à reconstituer, des compétences à créer", pointe Élise Tissier.

Sur l'ensemble des PME et ETI industrielles, 85% ont l'intégralité de leur production en France, alors que les grands groupes français font beaucoup produire à l'étranger.

Seul 1,5% d'entre elles font produire totalement hors en France, tandis que 13,5% ont des sites à la fois dans l'hexagone et à l'étranger.

Mais on trouve souvent dans cette dernière catégorie des ETI de taille plus importante.

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