Après Nantes et Toulouse en juin, une nouvelle soirée de La Nuit du Bien Commun, organisée mercredi près de La Rochelle, fait polémique, les détracteurs de cette structure caritative dénonçant sa proximité avec Pierre-Édouard Stérin.
Le milliardaire conservateur avait cofondé, en 2017, ces galas de collecte de dons qui ont levé depuis 26 millions d'euros au bénéfice de projets associatifs.
Devenu milliardaire avec les coffrets cadeaux Smartbox, il a initié un projet politique visant notamment à "faire se lever une élite" avec "toutes les forces de droite". Son nom, Périclès, acronyme de "Patriotes Enracinés Résistants Identitaires Chrétiens Libéraux Européens Souverainistes", renvoie au stratège athénien de l'Antiquité.
M. Stérin n'a "plus aucune responsabilité exécutive" dans La Nuit du Bien Commun, selon son site internet, mais la soirée à l'abbaye de la Grâce-Dieu à Benon (Charente-Maritime) suscite des défections sur fond d'oppositions politiques.
Le Stade rochelais Basket, annoncé comme lauréat pour sa section handisport, s'est retiré, comme révélé par Libération.
Contacté par l'AFP, le club affirme s'être engagé "naïvement": "Un bénévole a été approché, il a vu l'opportunité d'obtenir des financements" mais lors "d'une réunion, il s'est rendu compte du côté politique de cette proposition et nous avons demandé à être retirés du projet".
Le club "a eu tout le temps de s'informer et de réfléchir", rétorquent les organisateurs, documents à l'appui.
L'affaire a pris une tournure politique lundi. Dans un communiqué commun, les députés locaux Benoît Biteau (écologiste), Fabrice Barusseau (socialiste) et Olivier Falorni (centriste), ainsi que le sénateur PS Mickaël Vallet, ont dénoncé "un enrôlement abusif", qui "illustre parfaitement les méthodes employées par l'extrême droite pour récupérer associations et clubs sportifs malgré eux".
Mardi, une association engagée dans l'habitat inclusif a annoncé à Ici La Rochelle renoncer également à être lauréate, au nom de sa "neutralité".
Un collectif - "Aunis contre l'extrême droite" - rassemblant partis (LFI, NPA), syndicats (CGT, FSU, Sud) et mouvements antifa, écologistes ou féministes, ainsi que la LDH, appelle au rassemblement mercredi à Benon.
Le 5 juin, un millier de personnes, principalement issues de l'ultragauche, avaient manifesté contre La Nuit du Bien Commun à Nantes. Douze jours plus tard, la préfecture de Haute-Garonne avait interdit un rassemblement similaire à Toulouse.
Durant l'été, les organisateurs de plusieurs fêtes traditionnelles dans le Sud-Ouest ont renoncé à être labellisées par une autre structure associée à M. Stérin.