La convention citoyenne pour le climat a débuté vendredi sa session finale pour adopter un paquet de mesures destinées à réduire les émissions de gaz à effet de serre, auquel Emmanuel Macron répondra le 29 juin en recevant ses membres.
Les 150 citoyens tirés au sort pour cet exercice de démocratie participative inédit à l'échelle nationale en France doivent voter d'ici dimanche sur autant de propositions, élaborées en neuf mois et six sessions de travaux.
Le président Emmanuel Macron, qui avait voulu la CCC dans la foulée de la crise des Gilets Jaunes, déclenchée par l'annonce d'une taxe carbone sur les carburants, les recevra le 29 juin "pour entendre l'exposé de votre projet et apporter ses réponses", a indiqué lors de la séance d'ouverture Thierry Pech, co-président du comité de gouvernance.
C'est la ministre de la Transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, qui viendra dimanche recevoir leur rapport final, avec les proposition qui auront été adoptées par vote lors des trois jours de cette dernière session.
Les membres de la CCC sont notamment appelés à se prononcer sur l'inscription de la lutte contre le réchauffement climatique dans la Constitution, et une toute série de mesures concrètes, dont certaines potentiellement clivantes et dont ils pourraient recommander qu'elles soient soumises à référendum.
Au menu, un encadrement fort de la pub, avec interdiction des écrans publicitaires dans l'espace et les transports publics et pour des produits à fort bilan carbone - comme les gros véhicules type SUV; de lourdes taxes sur l'alimentation ultra-transformée; l'interdiction des semences OGM et une taxation plus forte des engrais azotés; l'interdiction des terrasses chauffées ou de l'éclairage des magasins la nuit; la limitation de la vitesse sur autoroute à 110 kmh; aide à l'achat de véhicules propres et interdiction dès 2025 de la vente des plus polluants; taxe sur les dividendes pour financer la transformation de l'outil productif; baisse du temps de travail à 28 heures hebdomadaires...
La rénovation thermique des bâtiments, qui n'arrive pas à décoller malgré les aides publiques, deviendrait obligatoire, avec un système d'aides basées sur le revenu.
Une nouvelle version de taxe carbone ne figure par contre pas dans les mesures.
D'autres suggestions ont déjà connu un (re)gain de faveur à l'occasion de la crise du Covid, comme la promotion des circuits courts et du bio dans l'alimentation, le développement du télétravail ou la limitation des vols aériens intérieurs.