Débat sur la crise des "gilets jaunes": principales interventions à l'Assemblée

Voici les principales prises de parole mercredi à l'Assemblée, lors du débat avec Edouard Philippe sur la crise des "gilets jaunes".

- Jean-Luc Mélenchon, chef de file des députés LFI: "J'ai écouté avec attention votre discours, et je l'ai entendu, comme beaucoup je crois ici, comme une sorte de bilan d'adieu. Allez dire au monarque présidentiel que les gens raisonnables sont sur les ronds-points et dans les rues et qu'ils n'en partiront pas avant que vous ayez cédé pour de vrai ou que vous soyez parti. Cédez ou partez. Et comme vous partez, cédez avant."

- Christian Jacob, président des députés Les Républicains

"Le vrai responsable, il est à l'Elysée. Puisse cette crise lui ouvrir les yeux. En pariant sur la stigmatisation et d'une certaine manière sur le pourrissement, en étant incapable de répondre au bon moment aux cris de détresse, venus de tous les milieux, de toutes les classes sociales et de tous les territoires, vous avez semé la discorde et la violence."

- Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste: "Cela fait des mois que nous dénonçons le Président des Riches, vos choix politiques en faveur du capital, de la finance. Aujourd'hui, la colère monte: +gilets jaunes+, blouses blanches, cols bleus ou robes noires, c'est une révolte arc-en-ciel, une révolte pour la dignité. Ne les humiliez pas en refusant de répondre à leurs demandes. Nous vous demandons d'ouvrir des négociations avec les partenaires sociaux pour une augmentation générale des salaires. Nous vous proposons de réserver les aides publiques aux entreprises qui s'engagent à augmenter les salaires ou qui investissent dans la transition écologique".

- Valérie Rabault, présidente des députés PS: "Vous avez laissé germer les graines de la colère. Aujourd'hui, les +gilets jaunes+ sont rejoints par les agriculteurs, les lycéens, les étudiants, les ambulanciers, les transporteurs, les infirmiers, les retraités, tous les Français qui n'en peuvent plus des injustices que vous ne combattez pas ou que vous avez aggravées (...) Avec le temps qui passe, votre marge de manoeuvre s'amenuise, et il est d'ailleurs peut-être déjà trop tard. Donnez un acte concret en revenant sur votre suppression de l'ISF et ouvrez ces états généraux du pouvoir d'achat, maintenant".

- Jean-Christophe Lagarde, président des députés UDI-Agir: "Il est de la responsabilité du président de la République de s'adresser aux Français le plus rapidement possible. En tant que garant de l'unité de la Nation, il doit ramener le calme et redonner de l'espoir. Nous regrettons son invraisemblable silence et son entêtement à ne rien écouter, ni céder... jusqu'à hier (...) Le stade de la démagogie et de la politique politicienne est largement dépassé, il nous revient désormais de faire vite et en même temps de penser loin".

- Bertrand Pancher (Libertés et territoires): "Quel est le message de ces +gilets jaunes+? Une soif de justice sociale et de capacité à vivre décemment. Or, votre politique économique et sociale est déséquilibrée et a jusqu'ici laissé de côté les plus fragiles. Nous avions réclamé ces moratoires qui sont annoncés. Il faut aller plus loin car ces seules mesures ne suffiront jamais à répondre aux incompréhensions et au sentiment d'injustice".

- Gilles Le Gendre, président des députés LREM: "Rien ne nous fera renoncer à notre ardeur transformatrice. Non par entêtement, mais tout simplement parce qu'elle est la condition indispensable de la résolution des problèmes qui rendent infernale la vie de trop nombreux de nos concitoyens". Mais "il ne suffit pas de transformer notre pays pour les Français, ce que nous faisons plutôt bien, mais il faut aussi transformer le pays avec les Français".

- Patrick Mignola, président des députés MoDem: Il y a une "malédiction fiscale dans notre pays depuis trop longtemps" et "il faut tout remettre sur la table fiscale". "Nous souhaitons qu'aujourd'hui soit le premier jour du reste de nos mandats" que "nous assumerons pour le peuple".