Débat sur la crise des "gilets jaunes": les interventions au Sénat

Voici les points forts des interventions des présidents de groupe, jeudi au Sénat lors du débat avec Édouard Philippe sur la crise des "gilets jaunes".

- Bruno Retailleau (LR): "Ce que nous demandons, c'est de casser les casseurs. (...) Pour ramener le calme, il faut aussi que le gouvernement revienne à une certaine réalité", en faisant "la différence entre cette France du grand déclassement qui ne parvient pas à boucler ses fins de mois" et "la France de l'ensauvagement".

- Patrick Kanner (PS): "Paris ne peut pas brûler, la France ne peut pas être en état de siège. (...) Engagez-vous tout de suite sur un coup de pouce au Smic et à la prime d'activité dès le 1er janvier. (...) Engagez-vous tout de suite à rétablir l'ISF. (...) Sans cet électrochoc, vous ne calmerez pas l'impatience des gilets jaunes".

- Hervé Marseille (centriste): "Nous avons le sentiment presque d'une veillée d'armes" avant samedi. "Dans ce contexte, la question d'un abandon des nouvelles taxes carburant ne se posait même plus. Le Sénat les avait supprimées. Il est dommage de ne pas nous avoir écoutés dès l'an dernier. Un freinage à temps aurait mieux valu qu'une sortie de route. Ce sont des annulations, le problème du pouvoir d'achat demeure entier".

- Jean-Claude Requier (RDSE, à majorité radicale): "Oui, le besoin de réformer est une évidence. (...) Mais il est certain qu'il faut donner l'attention nécessaire à ceux qui souffrent (...) Pour nous l'empathie est une méthode de gouvernement, sans doute parce que nous avons tous été élus locaux (...) Il faut aussi écouter ces Français (...) qui ont l'impression de ne plus exister vus de Paris. (...) Dans le monde rural, on a plus besoin de voitures que de trottinettes électriques".

- François Patriat (LREM): "Cette colère se révèle durement face à notre majorité et c'est à nous qu'appartient la responsabilité d'y répondre. Non comme certains pour l'exploiter ou l'encourager dans un intérêt électoraliste de court terme. Mais pour apporter des solutions à ces Français lassés des grandes lâchetés, qui ne veulent plus être les exclus du monde qui vient. (...) Un seul mot d'ordre: ni entêtement, ni résignation. La responsabilité du gouvernement est d'ouvrir le dialogue".

- Éliane Assassi (CRCE, à majorité communiste): "Il reste quelques heures à M. Macron pour agir et prendre des décisions fortes sur le pouvoir d'achat et sur la justice fiscale. Maintenant, il doit rétablir l'ISF. Son entêtement sur ce point doit cesser. Maintenant, il doit décider une augmentation significative du SMIC à hauteur de 200 euros nets par mois, revenir sur l'augmentation de la CSG sur les retraites. Ces mesures seraient le départ d'un grand débat national".

- Claude Malhuret (Indépendants): "La France est le plus révolutionnaire des pays conservateurs. (...) Est-ce que nous allons continuer la politique du chien crevé au fil de l'eau de toujours plus de taxes et toujours plus de dépenses ou est-ce que nous allons enfin parvenir (...) à faire ce que plusieurs de nos voisins ont réussi, l'optimisation et la rénovation profonde de la dépense publique, seul moyen de parvenir à la baisse des impôts?"

- Stéphane Ravier (non inscrit, RN): "18 mois après son élection, le chouchou, pour ne pas dire le joujou de la Finance (...) ce président tout puissant, est aujourd'hui contraint de fuir la France en colère. (...) Qui sème l'insulte, l'appauvrissement et le mépris récolte la colère (...). La France des gilets jaunes, c'est +la France Johnny Hallyday+, la France enracinée, la France qui ne demande qu'à vivre de son travail".

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