Manifestations, occupations, procédures judiciaires... comme les "bassines", des réserves d'irrigation contestées, de nombreux projets en France ont suscité ou suscitent encore la mobilisation au nom de la défense de l'environnement.
- Notre-Dame-des-Landes -
Né dans les années 1960, relancé en 2000, ce projet d'aéroport en Loire-Atlantique est devenu un emblème des luttes environnementales en France, avec dès 2009 l'occupation du site par des "zadistes" sur cette "zone à défendre" (ZAD).
Une tentative d'évacuation massive vire au fiasco en 2012, malgré la mobilisation de plus d'un millier de gendarmes et policiers.
Après des années de controverse, le projet est abandonné, début 2018, au profit d'un réaménagement de l'aéroport de Nantes (un appel d'offres a été lancé en décembre 2023 après l'annulation d'une précédente procédure).
- L'autoroute A69 Toulouse-Castres -
Construite au nom du désenclavement du bassin de Castres et Mazamet, soutenue par une majorité d'élus locaux et régionaux, l'A69 (53 km) est critiquée par des mouvements de gauche et écologistes, ainsi que des scientifiques qui dénoncent la destruction de zones humides, de terres agricoles, d'arbres, d'écosystèmes et de nappes phréatiques, pour un gain de temps, selon eux, dérisoire. Le chantier a débuté en 2023 et l'autoroute doit être mise en service fin 2025.
Quelque 6.000 à 7.000 opposants (1.600 selon la préfecture) ont participé en juin à un rassemblement (malgré son interdiction), émaillé d'affrontements avec les forces de l'ordre.
- Projet minier Montagne d'Or en Guyane -
Le projet Montagne d'Or, porté par le consortium russo-canadien Nordgold-Orea mining, prévoit une exploitation minière de 8 km2 à ciel ouvert en forêt équatoriale.
Le collectif Or de Question, qui rassemble 30 associations guyanaises et 120 ONG opposées au projet, dénonce la déforestation et les millions de tonnes de déchets générés.
En février 2022, le Conseil constitutionnel a déclaré contraire à la Constitution une partie de l'ancien code minier qui permettait de renouveler les concessions minières sans tenir compte des conséquences environnementales, ouvrant une voie de recours à l'État et aux organisations environnementales.
Après un long processus, la justice a décidé en février de ne pas renouveler la concession minière.
- LGV Lyon-Turin -
Vieux de plusieurs décennies, le chantier de la ligne LGV Lyon-Turin et son tunnel de 57,5 km, est toujours en cours et la question des voies d'accès de 150 km entre Lyon et Saint-Jean-de-Maurienne n'est toujours pas tranchée.
A l'hiver 2018-2019, plusieurs manifestations réunissent successivement à Turin des dizaines de milliers de partisans et d'opposants à cette ligne.
Le projet de LGV du Sud-Ouest (GPSO) qui prévoit de relier Bordeaux à Toulouse et à Dax et dont les travaux ont commencé cette année, est également critiqué par des élus et des militants de la région.
- Cigéo à Bure -
En 2000, le projet Cigéo est implanté à Bure dans la Meuse. Il vise à enterrer à 500 mètres sous terre 85.000 m3 des déchets les plus radioactifs du parc nucléaire français d'ici 2035-2040.
Différents collectifs écologistes et anti-nucléaires combinent occupation, manifestations et batailles juridiques.
En juillet 2022, le gouvernement signe la déclaration d'utilité publique du projet, confirmée en décembre 2023 par le Conseil d'État.
Début 2023, une demande formelle d'autorisation a été déposée, lançant une longue phase d'instruction par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), dont la réponse est attendue vers 2028.
- Sivens -
Le 26 octobre 2014, le corps d'un militant écologiste de 21 ans, Rémi Fraisse, est retrouvé sur le chantier du barrage de Sivens (Tarn), après des affrontements d'opposants au projet avec les forces de l'ordre.
Cinq mois plus tard, le projet est abandonné au profit d'une retenue d'eau réduite de moitié. Le gouvernement fait évacuer le site occupé pendant seize mois par des zadistes.
- Europacity dans le Val-d'Oise -
Le projet Europacity, un mégacomplexe de commerces et de loisirs prévu à Gonesse (Val-d'Oise) qui hérissait défenseurs de l'environnement, syndicats agricoles et petits commerçants, a été enterré fin 2019 par Emmanuel Macron.
Mais le devenir des 280 hectares de terres agricoles du Triangle de Gonesse, avec notamment le projet d'une gare de métro du Grand Paris et de l'extension du marché de Rungis, restent un point de crispation entre élus locaux et militants écologistes.
- Center Parcs -
Face aux interminables procédures judiciaires et à l'occupation du terrain par des zadistes, le groupe Pierre et Vacances renonce à son projet de construction d'un Center Parcs dans la forêt de Chambaran (Isère) en 2020.
En 2022, la justice bloque un projet du même type à Poligny (Jura) et refuse l'extension du Center Parcs Les Bois-Francs (Eure).
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