Après la RATP, Jean Castex, désigné par Emmanuel Macron pour prendre les rênes d'une SNCF en pleine mutation face à l'arrivée de la concurrence, est entendu mercredi par les députés, qui devraient, sauf surprise majeure, valider son changement de casquette.
L'ancien Premier ministre, âgé de 60 ans, a affirmé la semaine passée lors d'une première audition devant la Commission du développement durable du Sénat qu'il comptait se concentrer sur l'amélioration de l'infrastructure et l'arrivée de nouveaux matériels roulants.
Son but: lutter contre le vieillissement du réseau ferré français et développer la clientèle face à l'arrivée de la concurrence et notamment les ambitions affichées par l'Italien Trenitalia sur le réseau français et européen à grande vitesse.
Devant les députés, il devra à la fois détailler sa feuille de route, notamment en matière de grande vitesse, tout en rassurant les élus locaux sur les enjeux du transport ferroviaire dans leurs régions respectives, élément décisif d'aménagement du territoire.
Amoureux des trains depuis longtemps, M. Castex avait déjà postulé à la tête de la SNCF en 2019 lorsque le sortant Jean-Pierre Farandou, et nouveau ministre du Travail, lui avait été préféré.
La semaine dernière devant les sénateurs, il a répété son intérêt pour les trains de nuit qu'il a tenté de relancer lorsqu'il était à Matignon.
Il s'est aussi inquiété de "l'impact très concret du changement climatique sur la perturbation des réseaux" et des investissements massifs à réaliser pour mettre le réseau à niveau face aux inondations ou augmentations des températures qui ont un impact direct sur la circulation des trains.
A la tête de la RATP, l'ancien Premier ministre a géré l'arrivée de la concurrence sur le réseau francilien de transports en commun. Il a redressé les comptes d'une régie en plein désarroi lors de son arrivée, après la crise sanitaire du Covid et la "grande démission" des chauffeurs de bus ou conducteurs de métro.
Nommé en novembre 2022, il avait été reconduit en octobre 2024 pour un mandat de 5 ans.
Pour que sa nomination soit validée par le Parlement, il suffit que les membres des commissions des deux chambres (Assemblée et Sénat combinés) soient moins de trois cinquièmes à s'y opposer. Le vote doit avoir lieu dans la foulée de l'audition.