Face à une fréquentation touristique de plus en plus importante hors saison estivale et un risque d'accident en hausse, les communes des Landes vont expérimenter un "dispositif inédit en Europe" avec des sauveteurs pour veiller sur les plages toute l'année.
Calqué sur un modèle australien, ce dispositif landais est "inédit en France et même en Europe", ont assuré vendredi ses promoteurs.
Au total, 24 nageurs-sauveteurs seront recrutés dès le 1er octobre pour "élargir les ailes de saison" et assurer une "veille" sur les 106 km de plages du département, soit 38 plages, pendant toute l'année et non plus seulement en été.
"Aujourd'hui, dès qu'il y a un rayon de soleil, il y a du monde sur la plage, peu importe la période", relève Hervé Bouyrie, maire de Messanges et président du syndicat mixte de gestion des baignades.
Avec des patrouilles et des équipes réparties sur trois secteurs, dans le sud, le centre et le nord du département, "le dispositif sera déclenché dès qu'il fait beau, en week-end ou pendant les vacances scolaires", précise M. Bouyrie.
Le département est de plus en plus fréquenté depuis le Covid, par un public qui "n'a pas la prudence nécessaire ou même la connaissance du risque", relève le président du Département des Landes, Xavier Fortinon. Le nombre de nuitées touristiques est ainsi passé de 24 à 28 millions, dont près de 80% sont réservées sur le littoral.
Le budget du dispositif expérimental mené jusqu'en décembre 2027 par les communes littorales est de 2,7 millions d'euros, dont 1,2 million financé par le Département. L'ensemble du dispositif de surveillance des plages, soit 475 sauveteurs dont une vingtaine de CRS, coûte chaque année 7,6 millions d'euros aux collectivités.
"On se bat pour maintenir un minimum de CRS, mais d'une année à l'autre, on ne sait pas si on les aura et si l'actualité le demande, ils peuvent partir subitement", regrette M. Fortinon.
Le plan de veille des plages est associé à un volet de prévention et d'éducation en milieu scolaire et associatif, et à un plan de formation des jeunes publics landais, futurs sauveteurs.
Selon Santé publique France, entre le 1er juin et le 23 juillet, 193 décès par noyade ont été recensés dans l'Hexagone et en Outre-mer, dont 27 enfants et adolescents. Soit un bond de 45% par rapport à la même période, l'année dernière.