Cri d'alarme d'associations et de syndicats sur les "urgences sociales et écologiques"

Le Pacte du pouvoir de vivre, alliance de quelque 65 syndicats, dont la CFDT, des associations et des ONG, a tiré mardi la "sonnette d'alarme" sur les "urgences sociales et écologiques" qui "s'aggravent", exhortant le gouvernement à entendre ses propositions.

"Nous le disons unanimement et avec force: les urgences sociales et écologiques s'aggravent", a souligné la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, au cours d'une conférence de presse aux côtés de représentants d'autres organisations membres du Pacte, créé en 2019, dont Oxfam, la Mutualité française ou encore ATD Quart monde.

Elle a souligné le contexte "assez particulier" pour les organisations membres du Pacte, avec une "instabilité", des "tensions géopolitiques" ou des annonces budgétaires qui "malheureusement relèguent au second plan les questions sociales et environnementales".

Pour associer les citoyens aux choix budgétaires, "nous appelons à ce que le Pacte ait pleinement sa place dans la conférence des finances publiques annoncée et initiée" par le gouvernement, a poursuivi Marylise Léon.

Elle a aussi pointé une démocratie "largement fragilisée" avec "une remise en cause de droits fondamentaux, une stigmatisation des allocataires du RSA, des discours culpabilisants sur les demandeurs d'emploi, des reculs inquiétants pour les droits des personnes étrangères"...

"Que reste-t-il de l'intérêt général quand on détricote ce qui nous lie?", a lancé la cheffe de file du premier syndicat français à l'attention du gouvernement.

"Ancrer un véritable dialogue avec la société civile organisée est la seule voie pour restaurer la confiance", a-t-elle poursuivi.

"Nous voulons en être", "associez-nous!", a renchéri Christophe Robert, de la Fondation pour le logement (ex-Fondation abbé Pierre), en pointant "la déconnexion avec ce que vivent les gens".

Selon les membres du Pacte, des courriers adressés au Premier ministre François Bayrou et au ministre de l'Economie Eric Lombard sont pour l'heure restés lettre morte.

Les représentants du Pacte ont pris la parole tour à tour pour faire état d'une série de "mesures concrètes".

La Fondation pour le logement a notamment plaidé pour un triplement du chèque énergie ou la prolongation de l'encadrement des loyers, ATD Quart monde pour un "moratoire sur les sanctions" prévues pour les allocataires du RSA qui aujourd'hui "ont peur", ou la Fage pour une refonte du système de bourses étudiantes, en élargissant le nombre de bénéficiaires à 1 million.

Le président de la Mutualité française Eric Chenut a aussi prôné d'"organiser autrement l'accès aux soins" en s'appuyant sur des équipes complétant le médecin traitant (pharmaciens, infirmiers, kiné...). Le Mouvement associatif a réclamé pour sa part l'abrogation du contrat d'engagement républicain pour les associations, qui ne doivent pas "troubler l'ordre public", ce qui constitue un "outil extrêmement dangereux", selon sa présidente Claire Thoury.

Cécile Duflot, directrice d'Oxfam France a de son côté plaidé pour davantage de justice fiscale avec notamment une "réforme de la fiscalité des super-héritages".