Crèmes solaires: l'Anses demande une restriction de l'utilisation d'une substance chimique

L'Etat a été saisi d'une demande de l'Anses pour restreindre l'utilisation de l'octocrylène, produit présent dans certaines crèmes solaires mais dommageable pour les milieux aquatiques, a-t-on appris vendredi d'une source gouvernementale qui souligne que le dossier devra être porté à "l'échelle européenne".

L'agence nationale de sécurité sanitaire avait été saisie il y a quelques années par le gouvernement d'alors pour évaluer cette substance chimique au regard de la réglementation européenne Reach.

"Ils viennent de publier leur analyse qui conduit à l'évidence qu'il y a un effet de l'octocrylène sur les milieux aquatiques, sur l'environnement de manière large, mais pas sur la santé a priori", a-t-on indiqué à l'AFP au ministère de la Transition écologique.

L'Anses a identifié le "besoin de mettre en place une restriction sur l'utilisation de cette substance", a-t-on ajouté de même source, confirmant une information de Franceinfo. La forme que prendrait une telle restriction - par exemple interdiction complète ou de certains usages - n'est pas encore établie.

Contactée par l'AFP, l'Anses a confirmé de son côté avoir recommandé au gouvernement "d'engager au niveau européen une proposition de restriction pour l'octocrylène - présent notamment dans les crèmes solaires - compte tenu des risques qu'elle présente pour l'environnement".

"On va lancer une consultation française très prochainement ... pour prendre un avis des parties prenantes: utilisateurs, associations, industriels...", a indiqué le ministère. Puis "on portera probablement une demande de restriction à l'échelle européenne", a ajouté la même source.

"Si on veut pouvoir porter une vraie restriction qui soit adoptée et qui soit stable, on est obligé de passer par tout ce formalisme", a-t-on souligné au ministère, faute de quoi toute décision pourrait être cassée au niveau européen.

En outre, des essais complémentaires sont en cours pour statuer sur le caractère de perturbateur endocrinien de l'octocrylène sur l'environnement, c'est-à-dire sur des espèces vivantes mais pas sur l'homme, a par ailleurs précisé l'Anses.