"Comme ça, on sait où l'on en est!" Dans la métropole havraise, la grande opération de dépistage au Covid-19, gratuite, sans ordonnance, qui doit durer jusqu'à samedi, a débuté lundi au petit trot.
A 18H00 "et uniquement sur les tests antigéniques enregistrés, on compte environ 2.100 personnes déjà testées, soit quatre fois plus qu'une journée habituelle", a annoncé l'Agence régional de santé (ARS) en début de soirée.
Vers 10H30, deux femmes ont "inauguré" ces premiers dépistages dans un gymnase proche de la gare. Comme elles, beaucoup venaient se faire dépister en prévision des vacances de Noël.
"Je viens me faire tester avant de partir dans le sud, du côté d'Aix-en-Provence. Je n'ai pas de symptômes mais je veux m'assurer de ne pas avoir le virus avant de partir", a expliqué Sylvie, retraitée havraise de 64 ans.
Comme elle, Oumayma Dardour, joueuse de handball professionnelle, contaminée il y a un mois, vient se faire tester car elle a prévu de se rendre en Tunisie.
Moins d'une heure après leur arrivée, les deux femmes repartent avec leur résultat: "négatif".
Selon le responsable du centre Jonathan Mathieu, de la Protection civile, "les positifs se verront proposer des méthodes d'isolement dans des hôtels de l'agglomération havraise". La ville du Havre a confirmé la réquisition de chambres d'hôtels pour loger les cas positifs.
Aux alentours du gymnase, plusieurs habitants saluaient l'initiative de ce dépistage massif même s'ils n'avaient pas l'intention de se faire tester lundi.
"Je n'ai pas le temps et je travaille, mais je sais que je suis négatif car je suis testé régulièrement dans le cadre de mon travail. Mais c'est une bonne idée de lancer une telle campagne au Havre", estime Samuel, 40 ans, qui transporte des voyageurs entre la Normandie et les aéroports parisiens.
"A Liverpool, ils ont réussi à tester environ un tiers des 500.000 habitants en quatre jours. Si on testait 50% de la population, je serais le plus heureux des hommes! Nous serons sans doute en dessous", a estimé le maire du Havre et ancien Premier ministre Édouard Philippe, dans les colonnes du Journal du dimanche.
- "c'est rapide" -
A l'heure de la pause du déjeuner, dans un autre centre, dans le quartier de Bléville, les habitants venant se faire tester se comptaient par dizaines, majoritairement des personnes âgées, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"C'est bien de faire un test, comme cela on sait où l'on en est. C'est une bonne initiative, j'espère que le plus grand nombre viendra se faire tester", relève Michel Launay, 85 ans.
Son petit-fils Joseph à ses côtés dit avoir apprécié l'organisation. "On a reçu un très bon accueil et c'est rapide", a-t-il dit. Et promis, même avec un test négatif, il respectera toujours les gestes barrières, pour que ce Noël "ne soit pas le dernier tous en famille".
Un autre retraité, Gilbert Decultot, 67 ans, est venu car selon lui il est "important de tout mettre en oeuvre pour stopper la pandémie. Il faut apporter des réponses globales", appuie-t-il.
D'après le site de la métropole du Havre, il y a "20 sites de dépistage éphémères à grand volume", ouverts de 10H00 à 20H00, dont douze sont implantés au Havre et huit dans les communes de la communauté urbaine.
La métropole, qui compte 270.000 habitants, y précise qu'elle avait connu "la plus forte incidence en Normandie au cours de la deuxième vague épidémique".
Présent au centre de Montivilliers pour le lancement de cette opération, le ministre de la Santé Olivier Véran a rencontré les premiers testés. "Tout est très bien organisé", s'est félicité le ministre en expliquant le parcours à des personnes âgées.
"Nous renforçons notre stratégie tester-alerter-protéger par le dépistage en population asymptomatique d'un certain nombre d'habitants que nous espérons nombreux et qui sont d'ailleurs très mobilisés depuis ce matin", a-t-il estimé.
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