Coût de l'énergie: "sujet d'inquiétude majeure" pour les universités françaises

Le coût de l'énergie est "un sujet d'inquiétude majeure" pour les universités de l'Hexagone, a indiqué jeudi France Universités, qui les regroupe, tout en se disant défavorable à ce que "les étudiants pâtissent" de la situation, à travers notamment un passage en distanciel.

"Aujourd'hui, la rentrée universitaire est comme pour tous synonyme de préoccupation par rapport à la fois à l'inflation et au coût de l'énergie", a indiqué le président de France Universités, Manuel Tunon de Lara, lors d'une conférence de presse de rentrée, soulignant que l'évaluation du surcoût de l'énergie pour les université était "de l'ordre de 100 millions d'euros" pour 2022.

"Pour 2023, c'est extrêmement compliqué. Il y a une enquête en cours", a-t-il poursuivi.

Interrogé sur les solutions face à cette crise, M. Tunon de Lara a indiqué que "globalement, les présidents d'universités ne sont pas très favorables à ce que d'une façon ou d'une autre, les étudiants pâtissent de cette histoire".

"Raccourcir les périodes, transposer du présentiel en du distanciel, bricoler les emplois du temps, tout ce qui se ferait au détriment de la qualité pédagogique, ça on y est opposé", a-t-il ajouté.

En revanche, a-t-il dit, "il y a déjà un certain nombre d'établissements qui adaptent leur calendrier par rapport aux congés qui se trouvent être dans des périodes de forte consommation".

L'université de Strasbourg a annoncé la semaine dernière qu'elle allait fermer ses portes deux semaines supplémentaires cet hiver pour faire face à la crise énergétique.

"On a des semaines où l'activité est très réduite dans nos universités", a expliqué le vice-président de France Universités, Guillaume Gellé. "Il est évident que les universités réfléchissent à leur réorganisation en matière de fonctionnement", mais "en privilégiant les étudiants", a-t-il poursuivi.

"Quand vous avez par exemple le samedi une dizaine de cours, ce qu'on regarde maintenant, c'est comment on regroupe ces cours dans le même bâtiment", a-t-il détaillé. "Donc on est tous en train de travailler dans chaque établissement (...) sur comment on optimise l'usage de nos locaux pour pouvoir réduire ces factures".

La ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a indiqué la semaine dernière que le gouvernement allait "accompagner" financièrement dès 2022 "les universités et les organismes qui ont besoin d'aide".

Mais elle a précisé que les économies d'énergie ne devraient "surtout pas" se faire "aux dépens des étudiants", et qu'il faudrait garder les enseignements "fortement en présentiel".