A côté de Netflix, un créneau pour les plateformes vidéo gratuites, selon le PDG de Tubi

Très peu de films ou séries poussent les gens à s'abonner à Netflix ou autre acteur payant de la vidéo à la demande, ce qui laisse de la place pour d'autres plateformes, gratuites et financées par la publicité, indique à l'AFP Farhad Massoudi, PDG de Tubi.

Q: Comment se positionne la vidéo à la demande gratuite face à des géants sur abonnement comme Netflix ou Amazon ?

R: "Seules 1% des émissions mondiales poussent vraiment les gens à s'abonner, de "Handmaid's Tale" [diffusé par Hulu et OCS] à "Friends" (HBO Max). Nous ne lancerons pas le prochain "Game of Thrones"! Mais à côté de ça, il y a un catalogue de contenus merveilleux, des séries, documentaires, films remarqués à Cannes ou aux Oscars, que vous aurez envie de regarder un vendredi soir.

Et avec l'AVOD (modèle financé par la publicité), il n'y a pas besoin de sortir sa carte de crédit, donner son identifiant ou un mot de passe, il suffit de cliquer sur le programme. Je pense que dans quelques années, plus de la moitié du visionnage se fera sur des plateformes rémunérées par la publicité. Il y a là de grandes opportunités pour les entreprises comme pour les consommateurs."

Q: Les Européens supportent moins la publicité que le public américain. Comment comptez-vous adapter votre offre?

R: "La plupart des gens sont tout à fait OK avec des publicités, si elles sont en quantité très limitée, intéressantes et bien ciblées. Deux minutes de publicité toutes les cinq minutes, ce serait insupportable! Notre offre publicitaire est déjà courte aux Etats-Unis, avec 4 ou 5 minutes par heure, et encore plus en Australie.

Notre entreprise est basée sur des données. La principale donnée que nous collectons, c'est ce que vous aimez regardez. Si les telenovelas commencent à avoir de nombreux fans au Royaume-Uni [où Tubi compte se lancer en 2020] et que personne ne s'en aperçoit, nous le verrons. Les six premiers mois, nous sommes surtout là pour apprendre, comme lors de notre lancement au Canada.

Nous apprenons aussi avec nos téléspectateurs à voir quel type de publicité ils tolèrent et sur quelle durée. Nous travaillons avec des partenaires qui ont des données sur les utilisateurs et sont capables de les cibler, selon le programme qu'ils regardent."

Q: Les réseaux sociaux sont-ils des concurrents pour vous?

R: "Les réseaux sociaux proposent pour la plupart des contenus courts. Facebook, Instagram ou Snapchat sont conçus pour être +snackés+, au travail ou aux toilettes. YouTube est très fort pour les contenus courts. Qui a déjà regardé un film en entier sur YouTube? Tubi est plutôt conçu pour des sessions d'une heure au minimum."

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