Coronavirus: l'opposition "solidaire" du gouvernement, Le Pen dit ses "divergences"

L'opposition réunie par Edouard Philippe jeudi pour évoquer les moyens de lutter contre la propagation du coronavirus s'est montrée "solidaire" du gouvernement, hormis Marine Le Pen qui a de nouveau pointé des "incohérences" dans la gestion de la crise.

"Pas question d'utiliser ce risque-là pour faire de la politique politicienne, on a besoin d'unité nationale", a exhorté le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau devant la presse, à la sortie de la réunion avec le Premier ministre, tandis que le patron des députés LR Damien Abad appelait à ce que "tout le monde soit mobilisé".

Selon M. Retailleau, "le gouvernement fait le travail", et M. Philippe a fait part aux présidents de groupes parlementaires, de partis et d'assemblées présents de sa "disposition d'esprit d'agir en toute transparence".

Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a estimé que l'organisation de cette réunion démontrait que "le pays va affronter un péril" en soulignant qu''"il fallait donc dire (au Premier ministre) que dans cette hypothèse on ne manquerait pas de la solidarité qui s'impose".

Il a plaidé pour "avoir du sang-froid": "pas la peine d'en rajouter et de paniquer".

"On ne fera pas de ce sujet une polémique et de la politique politicienne", a abondé le secrétaire national du PCF Fabien Roussel.

"Dans un moment de crise, une surenchère est absolument contreproductive, ça peut conduire à la psychose, à la panique", a prévenu de son côté Olivier Faure en fustigeant ceux qui "voudront rétablir des frontières" et en appelant à "veiller à rester dans un débat serein" pour "permettre de servir l'intérêt général et non pas la cause de tel ou tel".

Des critiques qui visaient la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, qui a de nouveau dit ses "divergences" sur les "choix" du gouvernement, jugés "incohérents", avec la "mise en quarantaine d'un certain nombre" de personnes rentrant d'Italie quand à l'inverse d'autres voyagent en France sans restrictions ni contrôles aux frontières.

Lors de la réunion, "toute une série d'engagements ont été pris en prévision d'une aggravation de l'épidémie. On en prend acte", mais "j'aurais préféré que le centre interministériel de crise soit mis en oeuvre", a-t-elle ajouté.

"Tranparence, oui. Anticipation, moyen", a pour sa part jugé le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan, "rassuré sur la prise de conscience du gouvernement", qui est "en alerte, réellement", mais qui selon lui "n'anticipe pas assez une éventuelle propagation".

Parmi les propositions mises sur la table par les oppositions, des moyens pour ouvrir des lits dans les hôpitaux, des réunions de coordination autour des préfets de chaque département, des consignes claires à destination des salariés.

La question de l'approvisionnement de la France en médicaments, dont une large part est délocalisée, a également été soulevée.