Quatre praticiens d'autres établissements vont arriver à l'hôpital de Compiègne (Oise), dont une centaine d'agents sont confinés après le passage d'un patient contaminé par le coronavirus, a annoncé vendredi le maire, qui en appelle à la "solidarité nationale" pour des renforts supplémentaires.
"Notre principal problème est le déficit de ressources médicales pour continuer à accueillir les malades du Compiégnois aux urgences et en réanimation. J'en ai appelé au directeur général de l'Agence régionale de santé, qui m'a annoncé l'arrivée de quatre praticiens à partir d'autres établissements", indique dans un communiqué Philippe Marini (LR), qui préside le Conseil de surveillance du centre hospitalier de Compiègne-Noyon.
"Il sera certainement indispensable d'aller au-delà de cet effort ponctuel, car la situation est réellement très difficile et cela durera plusieurs semaines", ajoute-t-il. "Je demande au ministre de la Santé de prendre les mesures nécessaires et j'en appelle à la solidarité nationale."
Environ 200 agents hospitaliers de l'hôpital de Compiègne et de celui de Creil sont à l'isolement chez eux depuis mercredi pour 14 jours, après le passage de deux patients infectés. L'un est décédé et l'autre a été transféré au CHU d'Amiens. Le service de réanimation et l'unité de soins continus de Creil sont fermés jusqu'au 10 mars inclus.
"La stratégie gouvernementale (...) est d'isoler les patients contact pour que l'épidémie ne démarre pas (...) Ca veut dire isoler brutalement tous les soignants qui étaient en contact avec un patient atteint du coronavirus", analyse Loïc Pen, urgentiste représentant CGT à l'hôpital de Creil, dans une vidéo du quotidien L'Humanité.
"Vu la situation des hôpitaux (...) quand on fait ça, on arrête la médecine du quotidien", s'inquiète celui qui est aussi candidat de l'union de la gauche aux municipales à Nogent-sur-Oise.
"Il n'y a pas de Smur aujourd'hui sur le GHPSO (Creil et Senlis). On a tout un bassin de population qui n'a plus de secours primaires et pas de réanimation", prévient-il. "On n'a plus qu'à espérer qu'il n'y aura pas de catastrophe ni quelqu'un qui a besoin d'un Smur de façon très aiguë."
Selon lui, "on ne peut pas laisser la population avec une situation aussi dégradée". Il demande aux autorités de faire appel "à la réserve sanitaire, à l'armée si besoin".