Coronavirus: au CHU de Rouen, "on est en ordre de marche"

Le CHU de Rouen est "en ordre de marche" pour accueillir les patients atteints de Covid-19 et la crise sanitaire renforce la solidarité parmi les soignants, constatent les professionnels.

"Ce qui se passe dans le Grand-Est, dans l'Oise et sur Paris et d'autres régions, nous ont permis finalement d'anticiper la situation (...) On est vraiment en ordre de marche", témoigne la professeure Fabienne Tamion, cheffe du service de médecine intensive et réanimation au CHU de Rouen.

"On a triplé nos listes de gardes. A la fois sur les médecins, sur les internes", développe-t-elle, évoquant également "des déprogrammations de bloc opératoire pour anticiper l'afflux de malades".

"Ce qui est intéressant, c'est surtout une solidarité entre les différents praticiens, les différentes corporations", se réjouit Cédric Damm, Directeur adjoint du SAMU de Rouen.

"On travaille de manière très proche, bien sûr avec nos collègues hospitaliers, avec les médecins du bureau" mais, en plus, "on a un renfort des étudiants en médecine, en pharmacie et des renforts spontanés. Donc, beaucoup, beaucoup de solidarité", insiste-t-il.

Le médecin constate une explosion des appels vers son service. "On a des appels pour une suspicion de cas Covid, ou des appels en relation avec la pathologie. Ça augmente clairement depuis une quinzaine de jours (...) On est monté à 570 appels il y a quelques jours. Donc, on voit vraiment une évolution, une pente qui traduit l'inquiétude des Français, mais également, dans les derniers jours, des apparitions de symptômes."

"Pour l'instant, dit-il, il y a beaucoup d'incertitudes. On en discute beaucoup en cellule de crise avec l'ensemble des professionnels. C'est extrêmement difficile de prévoir l'évolution".

"L'ampleur de cette épidémie est une nouveauté. Donc, ça nous pousse à vraiment changer totalement nos habitudes et surtout à réinventer les principes et les organisations", relève également Cédric Damm.

Les médecins notent quand même encore quelques insuffisances: "Les tensions que l'on a, c'est sur les masques, les solutions hydroalcooliques, sur les casaques et sur les habillements. Je pense qu'on l'a répété de nombreuses fois: il est extrêmement important que les soignants puissent avoir des protections pour la prise en charge des patients", rappelle la professeure Tamion.

Pour le professeur François Caron, chef du service des maladies infectieuses et tropicales, "on a déjà accueilli des patients de l'Oise. On continuera d'aider. A la fois, il faut garder un peu de réserve pour les Normands qui ne vont pas manquer d'être touchés, mais aussi aider dans une grande solidarité nationale".

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