Le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts David Cormand a critiqué samedi la planification écologique proposée par Jean-Luc Mélenchon, estimant qu'"on ne fait pas l'écologie dans un seul pays".
"Jean-Luc Mélenchon affirme désormais être écologiste, je prends acte de sa bonne foi. Mais il demeure étrangement prisonnier du carcan national-productiviste dans sa vision de la planification écologiste", a-t-il déclaré dans son discours lors du conseil fédéral d'EELV, transmis à l'AFP.
"Je lui dis ceci: on ne construit pas l'écologie dans un seul pays. Il ne suffit pas de bomber le torse avec des accents cocardiers pour conduire la transition écologique de nos sociétés", a ajouté David Cormand.
Dans son discours de Marseille fin août, Jean-Luc Mélenchon avait critiqué EELV, jugeant que pour traiter convenablement la question écologique, il fallait non pas considérer l'échelle européenne mais mondiale. Le dirigeant de la France insoumise appelait ainsi à un renforcement de l'ONU.
Néanmoins, la planification écologique qu'il appelle de ses voeux doit être mise en oeuvre par l'Etat français, et implique le réexamen de tout traité international signé par la France à l'aune de la "règle verte" - ne pas prélever sur la nature plus de ressources renouvelables que ce qu'elle peut reconstituer.
Selon David Cormand, il faut "au contraire construire les logiques transnationales", afin par exemple que "l'Europe investisse massivement dans les énergies renouvelables."
Loin de "la stratégie populiste qui consiste à agréger les mécontentements anti-européens", "l'Europe est notre avenir et ce n'est pas en alimentant la nostalgie des frontières qu'on fera progresser les conditions du changement", a-t-il estimé à huit mois des élections européennes de mai 2019.
De nombreuses critiques pleuvent à gauche, depuis quelques semaines, sur la tentation du repli sur la France prêtée à LFI, qui brandit la menace d'une sortie des traités européens en cas d'échec de leur renégociation.