Convention climat: Batho (Génération Ecologie) réclame à Macron "du respect"

La présidente de Génération Ecologie, Delphine Batho, a réclamé lundi de la part d'Emmanuel Macron "du respect" pour les 150 citoyens de la Convention pour le climat au lieu d'un ton "méprisant" et de "manoeuvres politiciennes".

Le chef de l'Etat les rencontrera à partir de 17H00, sur fond de craintes d'un possible détricotage de leurs propositions pour lutter contre le réchauffement climatique. Selon son entourage, il "les écoutera, leur répondra et pourrait annoncer les derniers arbitrages" avant la présentation prévue fin janvier du projet de loi climat qui doit traduire une bonne partie de leurs propositions.

A cette occasion, "la première chose qu'on peut attendre d'un président de la République, c'est du respect", a pour sa part jugé Delphine Batho sur France 2.

"Il n'y a aucune raison d'être aussi cassant et aussi méprisant avec des citoyens qui n'ont rien demandé à personne: ils ont été tirés au sort, ont travaillé pendant des mois, ont produit quelque chose qui n'est pas +un truc+ mais un travail parmi les plus sérieux qui aient été produits sur la manière dont on doit prendre des décisions aujourd'hui pour lutter contre le changement climatique", a remarqué l'ancienne ministre de l'Ecologie de François Hollande.

Après avoir ironisé il y a quelque mois sur le "retour à la lampe à huile" que représenterait selon lui un moratoire sur le déploiement de la 5G, proposé par la Convention citoyenne, Emmanuel Macron a souligné début décembre à propos de ses propositions qu'il "ne veu(t) pas dire que parce que les 150 citoyens ont écrit un truc, c'est la Bible ou le Coran".

"Cette façon d'être cassant, vindicatif avec Cyril Dion (le réalisateur qui a lancé une pétition en ligne pour "sauver" la Convention", NDLR), ces attaques ad hominem, clairement, c'est inadapté et j'ai déjà vu le président de la République faire preuve de plus de diplomatie par exemple à l'égard de dictateurs", a ajouté Mme Batho.

Pour elle, "cela révèle la façon dont il considère l'écologie, comme un terrain de manoeuvres politiciennes, de manipulations", avec l'objectif final selon elle de "se dérober aux responsabilités".

Elle a dit s'attendre à ce que M. Macron "cet après-midi diffère encore les décisions", et s'il devait annoncer un référendum, ce serait "extrêmement dangereux pour l'écologie", car il y aura alors "zéro débat de fond", seulement un vote "pour ou contre Macron".