Convention citoyenne sur le climat: des députés veulent saisir la balle au bond

Soumettre tout ou partie des propositions au Parlement et ne pas laisser le législateur de côté: les groupes politiques à l'Assemblée nationale souhaitent donner une suite à la Convention citoyenne sur le climat, et jouer pleinement leur rôle.

"Nous sommes prêts à traduire dans la loi l'ensemble des 149 propositions de nature législative" formulées par la Convention dimanche, a assuré mardi l'ancienne ministre de l'Écologie socialiste Delphine Batho, membre du groupe EDS, le plus allant sur ce sujet.

Ce groupe Écologie, Démocratie, Solidarités souhaite qu'il n'y ait "pas de tri" et que le gouvernement inscrive ces propositions dans un même projet de loi. A défaut, le groupe coprésidé par Matthieu Orphelin déposera une proposition de loi.

La Convention citoyenne pour le climat a demandé dimanche l'introduction de la lutte contre le réchauffement climatique dans la Constitution et la création d'un crime "d'écocide" par référendum, renvoyant l'exécutif et le Parlement à leurs "responsabilités" pour l'application des autres mesures. Parmi elles, la réduction de la vitesse sur l'autoroute de 130 à 110km/h, le renforcement du bonus-malus écologique sur les véhicules, un encadrement fort de la publicité, et encore de lourdes taxes sur l'alimentation ultra-transformée.

Emmanuel Macron recevra le 29 juin à l'Élysée les 150 citoyens de la Convention citoyenne et devrait leur donner ses premières réponses.

"J'attends du président qu'il nous donne à travailler", a aussi réclamé Erwan Balanant, député MoDem, se félicitant "d'articuler démocratie participative et démocratie représentative" afin de "créer du consensus pour avancer".

Les députés communistes veulent aussi "un prolongement démocratique" aux propositions formulées par les citoyens et que le Parlement "joue son rôle plein et entier dans l'examen des propositions". Ils ne veulent pas qu'Emmanuel Macron fasse "ses courses" en sélectionnant des sujets qui ne font débat pour personne avec un référendum.

Les députés LR sont plus frileux: "On va regarder ces propositions une à une. Ce qui est sûr, c'est qu'on est défavorables à la question de la limitation à 110 km/h sur l'autoroute parce que pour nous, ce n'est pas en ayant une écologie punitive qu'on réconciliera les Français avec l'environnement", a déclaré leur chef de file Damien Abad devant la presse.

Pour le reste, "il y a des choses sur lesquelles on est d'accord, d'autres un peu moins".

Jean-Christophe Lagarde (UDI) a jugé pour sa part "très bien qu'on ait consulté les citoyens", mais estimé qu'avec un tirage au sort concernant des gens intéressés ou ayant travaillé sur le sujet, "à la sortie les propositions qu'ils font, ne représentent pas les Français".