Convention citoyenne: Royal critique l'usage du référendum

L'ancienne ministre de l'Environnement Ségolène Royal a critiqué vendredi le possible usage du référendum sur certaines mesures proposées par la Convention citoyenne pour le climat qui doit rendre ses travaux ce week-end, exhortant à une "action rapide".

Les 150 citoyens tirés au sort proposeront les modalités d'adoption des mesures, règlementaire ou parlementaire, mais aussi par référendum pour certaines, notamment d'éventuelles modifications constitutionnelles soumises aux "150", comme l'inscription de la lutte contre le réchauffement climatique dans la loi fondamentale.

"Un référendum dans ce domaine n'a aucun sens", a lancé Ségolène Royal sur Cnews. "Ce n'est pas prévu dans la Constitution, ce serait de la manipulation politique" de la part de l'exécutif, a-t-elle ajouté.

"On a besoin d'action rapide après le confinement", a plaidé Mme Royal, car "il y a une opportunité de réconcilier l'écologie et l'économie, en donnant aux entreprises des marchés publics", par exemple de rénovation thermique des bâtiments.

Il faut selon elle "déléguer aux collectivités territoriales les crédits de la relance écologique".

La "méthode de la Convention citoyenne est intéressante, ce que j'avais proposé sous les quolibets généraux se met enfin en place", s'est réjouie la finaliste socialiste de la présidentielle de 2007.

"Ses propositions sont intéressantes car elles abordent tous les aspects de la vie, mais il va falloir mesurer le courage politique pour mesurer si elles seront rapidement appliquées", a souligné Ségolène Royal.

Parmi les propositions attendues: un encadrement fort de la pub, avec interdiction des écrans publicitaires dans l'espace et les transports publics et pour des produits à fort bilan carbone - comme les gros véhicules type SUV; lourdes taxes sur l'alimentation ultra-transformée; interdiction des semences OGM et taxation plus forte des engrais azotés; interdiction des terrasses chauffées ou de l'éclairage des magasins la nuit...